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consultatif, leur opinion sur les bases et conditions de l’opération, ont terminé leurs travaux. Les experts se sont prononcés pour l’adoption de l’étalon d’or. La relation entre la nouvelle monnaie d’or et le florin papier sera fixée au cours du jour.

Les valeurs turques n’ont subi que d’insignifiantes variations ; l’Unifiée, très ferme, a été portée à 485.

Les fonds d’État de l’Europe méridionale ne se sont pas relevés de la dépréciation et du discrédit dont ils ont été si rudement frappés depuis plusieurs mois. Les rentes helléniques, malgré le coup de théâtre de la chute du cabinet Delyannis devant une manifestation de la prérogative royale, sont restées immobiles, à 315 les obligations 5 pour 100 et 275 les 4 pour 100. Le change reste mauvais, aucune réforme financière sérieuse ne pourra être tentée avant le renouvellement de la chambre.

En Italie, la faiblesse des rentrées du trésor a trompé les espérances de M. Luzzatti. Les appréciations les plus optimistes ne permettent pas de prévoir un déficit inférieur à 20 millions pour 1891-92 et à 25 millions pour 1892-93.

La réunion de l’assemblée générale des actionnaires de la Banque d’Espagne a donné au gouverneur de cet établissement, M. Camacho, l’occasion de montrer quels efforts a coûté l’amélioration, d’ailleurs très réelle, des encaisses or et argent de la Banque depuis le vote de la loi de juillet 1891 sur la circulation. Le stock métallique s’est notablement accru, et la circulation fiduciaire a été stationnaire. Mais si la situation de la Banque est relativement bonne et saine, il n’en est pas de même de celle des finances du royaume. Le budget présenté par le cabinet Canovas ne satisfait personne, et la sincérité en est suspectée. L’opinion a promptement dénoncé les jeux d’écriture à l’aide desquels les évaluations de recettes et de dépenses ont été présentées en équilibre à 1 million près. Le taux du change ne cesse de s’élever ; aux dernières nouvelles, il atteignait 18 et 19 pour 100.

L’Extérieure, en ces quinze derniers jours, a baissé de plus de deux unités à 57.75.

Le Portugais n’a pas été plus heureux ; de 2840 il a été déprécié jusqu’à 27 francs. Le bilan réel des finances de l’État est encore à établir. Les pourparlers ont commencé cette semaine à Lisbonne entre le ministre des finances et quelques-uns des représentans des porteurs étrangers de fonds portugais.

Les titres des sociétés de crédit ont été très offerts pendant toute la quinzaine. Les uns supportent le contrecoup de la défaveur générale que la débâcle de quelques fonds étrangers a jetée sur les valeurs mobilières autres que la rente française ou les obligations garanties par l’État. Les autres baissent parce que l’on suppose que l’année 1891 ne leur a pas dû être favorable et aura infligé à leurs portefeuilles une