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LA
LITTERATURE BYZANTINE


I

Depuis une vingtaine d’années il se fait, peu à peu, un travail de réhabilitation en tout ce qui concerne l’empire chrétien d’Orient. Les expressions de byzantinisme, de bas-empire n’ont, il est vrai, rien perdu de leur signification méprisante. Toutefois, on commence à mieux apprécier ce qu’a été le monde byzantin, à étudier d’une manière plus approfondie l’histoire de l’empire grec. Les préjugés, à travers lesquels on l’a pendant si longtemps vu, se dissipent graduellement. En France, aussi bien qu’ailleurs, des travaux importans ont été consacrés à diverses phases de ce passé jusqu’ici si méconnu. Le succès de quelques-uns de ces écrits a trouvé un écho au-delà même du public limité auquel ils s’adressaient. Non pas que les choses byzantines soient encore à la mode ; mais il semble qu’il ne s’en faut pas de beaucoup.

L’étude de cette période historique nous réserve bien des surprises. Le champ est si vaste, il en reste tant de parties à explorer, que les recherches du savant ou de l’historien auront longtemps l’attrait de l’inconnu. Ainsi, la littérature byzantine était fort difficile à étudier jusqu’à ce jour. Nous ne possédions sur ce sujet, dans aucune langue de l’Europe, un ouvrage sérieux et complet. Cette lacune vient d’être comblée par M. Krumbacher[1].

  1. Geschichte der Bysantinischen Litteratur, von Justinian bis zum Ende des Oströmischen Reiches (527-1453), von Karl Krumbacher, privatdocent an der Universität München. (9e volume du Handbuch der Klassischen Alterthumwissenschaft, publié par le docteur Iwan von Muller ; München, 1891.)