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REVUE DRAMATIQUE

Théâtre du Gymnase : Le Monde où l’on flirte, comédie en 3 actes, de MM. Blum et Toché. — Théâtre du Vaudeville : La Famille Pont-Biquet, comédie en 3 actes, de M. Alexandre Bisson ; les Jobards, comédie en 3 actes, de MM. Guinon et Denier.

Le Monde où l’on flirte est quelque chose d’inférieur à Mon oncle Barbassou, la représentation la plus frivole, insipide et nulle qui soit, de la vie la plus nulle, insipide et frivole qui soit aussi.

Qu’est-ce que le flirt ? L’amour, non pas même en gros sous, mais en petits sous ; moins encore, en jetons de jeu qu’on ne paie pas. Le flirt est une grimace de société, un divertissement de salon plus fade et plus sot que les autres, un vernis mondain, qui ne saurait prêter à une profonde analyse, tout au plus à une esquisse légère ; celle-ci ne nous a même pas été donnée. Une petite baronne escortée par trois crétins de revue ou d’opérette, un vieux beau à monocle, une veuve inflammable, un Anglais, oui, même l’Anglais fossile, avec l’accent ! Quoi encore ? Flirt sentimental et qui tourne au sérieux, entre un officier de chasseurs et une femme délaissée ; flirt conjugal entre deux jeunes mariés espagnols ; flirt infantile entre deux mioches odieux. Voilà les personnages. Ils portent des vêtemens irréprochables et tiennent des propos ineptes en trois des circonstances les plus considérables de la vie : aux bains de mer, à la chasse et en soirée. Le premier acte se passe à Trouville : costume de plage ; le second à Fontainebleau, costume de chasse ; le troisième dans un salon : sur le dos de ces messieurs, des habits écarlate à paremens épinards ; au cou de