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LE

JOURNAL DE M’^' DE SOMMERS

PREMIERE PARTIE.

Entre les lèvres et le bord de la coupe Passe souvent la main du Destin. (Proverbe allemand.)

août. 

Notre professeur de français disait souvent qu’il ne fallait jamais rester un jour sans écrire, ne fût-ce que quelques lignes. Gomme maman est avec moi, et que c’est chez Marguerite de Puisaye que nous allons, je n’aurai pas une grosse correspondance. Je prends le parti de commencer un journal : je dois bien cela au souvenir, — qui sait, peut-être à la mémoire de M. Simonnet. Pauvre homme, il est si vieux, et il y a bien un an que je ne l’ai vu : quelle ingrate je suis ! C’est cette vie de Paris qui absorbe ; on ne sait ce qu’on lait de son temps ; et puis il demeure terriblement loin, en haut du faubourg Saint-Jacques.

La dernière fois que j’y suis allée, c’était au printemps, au mois TOME CIX. — l^ FÉVRIER 1892. 31