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LES
DUPOURQUET

MŒURS DE PROVINCE.

DERNIÈRE PARTIE[1]


XXXVI.

Au Vignal, on parla pendant une demi-journée du départ d’Alice, et ce fut tout ; on n’y pensa plus.

L’enfant les absorbait, les tenait là rassemblés autour de son berceau, tous, depuis la baronne jusqu’au Terrible, s’ingéniant à fixer le vague de son regard, à lui arracher des sourires ; et l’on s’extasiait indéfiniment sur sa bonne mine et sur sa belle humeur.

Il ne se fâchait jamais, passait son temps, au contraire, dans l’hilarité nerveuse que lui occasionnaient les chatouilles dont on se plaisait à lui bourrer le cou et la poitrine, et l’on tirait de là, pour l’avenir, les meilleurs présages. — Génulphe assurait :

— A part quelques rares exceptions, on reste grand ce que l’on était tout petit, cet enfant aura un heureux caractère !

  1. Voyez la Revue du 15 décembre 1891 et du 1*'‘janvier 1892.