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rique du Sud, c’est bien une autre affaire. À Rio-de-Janeiro, la prime de l’or est de plus de 100 pour 100 (le change étant à 13 den. alors que le pair serait de 27 den.). À Buenos-Ayres, il atteint presque 300 pour 100.

L’Italien, après avoir subi l’influence de la baisse générale des fonds d’État, s’est relevé très vivement depuis un mois et vaut 92 francs environ. Si l’on tient compte du coupon semestriel de 2 fr. 17 qui va être détaché dans quelques jours, le prix ressort à 90 francs. C’est un cours inférieur à celui de fin 1890, mais il semble que le cabinet di Rudini ait pris réellement au sérieux sa tâche de réorganisation des finances italiennes.

Les valeurs turques ont été relativement stables en 1891. Le 1 pour 100 turc se retrouve à peu près au même niveau ; l’écart entre les Priorités et les obligations des Douanes a diminué à l’avantage des premières ; il était de près de 60 francs (407.50 et 465) ; il n’est plus que de 35 environ (420 et 455). Les actions des Tabacs se sont élevées de 12 à 15 francs à 348.75, mais les actions de la Banque ottomane ont fléchi de 615 à 550 francs.

La Banque de France vient de fixer à 74 francs net le dividende du second semestre. Celui du premier ayant été de 85, le dividende total pour 1891 ressort à 159 fr. contre 157 pour 1890. L’action vaut aujourd’hui 4,450, soit environ 200 francs de plus qu’il y a un an. Dans les premiers mois de 1891, la discussion du projet de loi portant renouvellement du privilége de la Banque de France paraissait imminente ; l’année s’achève sans même que la question ait été abordée.

Il s’est produit des changemens d’une grande importance dans les cours de quelques actions de banques d’une année à l’autre. Le Crédit lyonnais s’est maintenu au-dessus de 800 francs, mais la Banque de Paris, sous l’influence des événemens financiers qui se sont produits dans l’Amérique du Sud et dans la péninsule ibérique, a fléchi de plus de 100 francs. Le Comptoir national d’escompte, qui était coté au-dessus de 600, a été ramené à 525. Une baisse énorme a frappé la Banque d’escompte et le Crédit mobilier, qui ne valent plus que 400 et 155 francs.

Les actions et obligations de nos grandes compagnies de chemins de fer ont eu plus que jamais la faveur de l’épargne. Le Suez, à un an d’intervalle, apparaît en hausse de 300 francs à 2,720, le Rio-Tinto en baisse de 125 francs à 465.

Le directeur-gérant : Ch. Buloz.