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pas renoncé à la diatribe ? « Peut-être en serait-elle restée sur cette conclusion mélancolique et sereine. » M. d’Haussonville a la main malheureuse. Là où il montre une conclusion mélancolique, il n’y a jamais eu conclusion. La pièce sur laquelle Mme Ackermann en serait restée n’existait pas à cette date. Elle a été composée plus tard, et intercalée après coup entre la troisième pièce et le Dernier mot ; elle ne figure pas encore dans le recueil de 1874. M. d’Haussonville a trouvé moyen de synthétiser un bon nombre de contre-vérités et de méprises, sur l’essentiel comme sur l’accessoire, dans une seule des phrases où il s’attaque gratuitement à la mémoire de mon père. C’est ce qu’il me suffit d’avoir établi.

Veuillez agréer, monsieur le Directeur, l’expression de ma considération la plus distinguée.

LOUIS HAVET.



Monsieur le Directeur,

Vous m’avez communiqué une lettre où M. Louis Havet se plaint assez vivement du rôle que j’aurais fait jouer à M. Ernest Havet, son père, comme conseiller littéraire de Mme Ackermann, et où il s’inscrit en faux contre certaines assertions et conjectures de mon article du 15 novembre. Il veut bien cependant reconnaître que ce qui est en cause ce n’est pas ma bonne foi, mais mon infaillibilité. Je n’ai aucune prétention à l’infaillibilité ; mais j’ai celle de ne point avancer de faits qui ne soient exacts, ni de conjectures qui ne soient plausibles. Or il est certain, — la lettre à laquelle je réponds n’en disconvient pas, — que, sur le conseil de M. Ernest Havet, Mme Ackermann a renoncé à une pièce où elle traduisait en vers, dont quelques-uns sont très beaux, l’extase religieuse de Pascal, et qu’à cette pièce elle en a substitué une autre, beaucoup plus faible, où elle raille chez lui la crédulité du chrétien. Il est certain également, — un fragment de lettre de Mme Ackermann cité par moi le dit d’une façon formelle, — que la pièce intitulée un Dernier mot, a été refaite par elle sur le conseil de M. Ernest