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Les
Dupourquet

MŒURS DE PROVINCE.

PREMIERE PARTIE.


I.

M. Dupourquet sortit de sa chambre et s’avança sur le perron, rasé de frais, vêtu de noir, coiffé d’un très vieux chapeau de soie à larges bords en forme évasée de bolivar, qu’il portait depuis nombre d’années pour s’habiller le dimanche, faire de rares visites, suivre les processions et les enterremens, et assister aux réunions mensuelles du syndicat agricole les jours de foire.

La pelure en était hérissée, avec des tons fauves, marbrée de cassures qui cliquetaient sous la main, et le fond s’affaissait, se creusait de toutes les averses séchées sur place à la longue, par l’action du grand air et le seul coup de fer du soleil.

Après avoir épousseté les pans de sa redingote, frotté du coude quelques taches rebelles, consulté le soleil et regardé sa montre, Dupourquet appela :