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LES
GUEUX DE MER

III.[1]
LE DERNIER ASILE DE LA LIBERTÉ.


I
O’er the glad waters of the dark blue sea,
Our thoughts as boundless, and our souls as free,
Far as the breeze can bear, the billows foam,
Survey our empire and behold our home !
Sur les eaux joyeuses de la mer au bleu sombre,
Nos pensées sans bornes et libres comme elles,
Aussi loin que la brise peut emporter le vaisseau, aussi loin que les vagues peuvent dérouler leur écume,
Contemplent notre empire et saluent notre demeure.

Voilà un chant de corsaires que les gueux de mer auraient pu s’approprier. Quand Albe eut tout conquis sur la terre ferme, il se vit soudain arrêté par ces flots orageux que l’audace des proscrits lui opposait comme une dernière barrière. L’Océan du Nord, toujours indompté, demeurait, au milieu de la soumission générale, le domaine inviolable de la liberté néerlandaise.

  1. Voyez la Revue du 15 septembre et du 1er novembre.