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d’importans apports de fonds, le portefeuille argentin étant plus que jamais irréalisable au niveau où le crédit de la République est tombé.

L’Italien a oscillé de 90.30 à 90.10, le 4 pour 100 hongrois, de 91 à 90.75. Les ministres des finances des deux moitiés de la monarchie austro-hongroise ont présenté aux parlemens de Vienne et de Pesth les projets de budgets pour 1892. En Autriche comme en Hongrie, les évaluations présentent un léger excédent de recettes, malgré une augmentation de quelques millions de florins dans les dépenses militaires. MM. de Weckerlé et Steinbach ont, d’ailleurs, courageusement déclaré dans l’une et l’autre assemblée que de nouvelles augmentations de dépenses pour l’armée devront être introduites dans le prochain budget. La fermeté des fonds austro-hongrois a contrasté heureusement avec la faiblesse générale; elle atteste la confiance, justifiée par les faits, qu’inspire la sévérité consciencieuse avec laquelle sont gérées les finances de la monarchie.

Les valeurs turques ont été très éprouvées ; de fortes réalisations ont eu lieu à Berlin, à Londres et à Paris, et n’ont épargné aucun des titres du groupe. Le 1 pour 100 a été ramené de 18 à 17.50, l’obligation privilégiée 4 pour 100, de 406 à 400; l’Ottomane consolidée 4 pour 100, de 341 à 325; la Douane 5 pour 100, de 447 à 430. L’action des Tabacs a perdu 7 francs à 336, celle de la Banque ottomane 12 francs à 542.50. Les dépenses exigées par l’insurrection de l’Yémen et l’ajournement de certaines affaires importantes, dont on croyait l’éclosion prochaine, ont servi d’explication à ce mouvement.

Nos fonds publics, dans l’abandon où le marché est actuellement laissé par les grands établissemens de crédit, ont cédé au courant général de réaction. Le 3 pour 100 a été ramené de 96.30 à 95.65, l’emprunt de 95.20 à 94.75, l’amortissable de 97 à 96.45, le 4 1/2 de 106 à 105.67.

La Banque de France, dont le privilège sera sans doute renouvelé d’ici quelques semaines, est en hausse de 80 francs à 4,680. C’est le seul titre qui ait échappé aux tendances générales. Le Crédit foncier, malgré le succès de son émission, a fléchi de 20 francs à 1,250, la Banque de Paris de 20 à 767,50, le Crédit lyonnais de 5 à 800, le Crédit mobilier de 35 à 265.

Les projets de dégrèvement de la grande vitesse, discutés en ce moment à la commission du budget, ont provoqué des ventes d’actions de nos grandes compagnies. Le Lyon a reculé de 17.50 à 1,482.50, le Nord de 45 francs à 1,790, les autres dans de moindres proportions. Le Suez est en réaction de 40 francs à 2,855, le Gaz de 27.50 à 1,415, ex-coupon d’intérêt; la Compagnie transatlantique de 15 à 575, les Voitures de 10 à 605.


Le directeur-gérant : CH. BULOZ.