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L’ITALIE ÉCONOMIQUE

I. Di alcuni indici misuratori del movimento economico in Italia, par M. Bodio, directeur général de la statistique, 2e édition. — II. Les nombreux volumes de la statistique officielle en Italie, et surtout l’Annuario statistico, qui les résume. — III. Gli interessi dell’ Economia nazionale e il riordinamento degli Istituti di emissione, par M. Carlo Bonis. — IV. Pensieri sulla politica italiana, par M. S. Jacini.

Si l’on veut bien comprendre l’état actuel de l’Italie, il est indispensable de remonter le cours de son histoire pour y trouver les causes des faits que nous observons aujourd’hui. Alors seulement bien des choses, qui autrement seraient inexplicables, nous apparaîtront comme logiques et naturelles.

Le comte de Cavour avait donné au gouvernement une impulsion libérale dont les effets continuèrent à se faire sentir quelque temps même après sa mort. Admirateur sincère des libertés anglaises et du self-government, il n’en perdit jamais de vue les principes, même quand il était absorbé par son œuvre capitale : la création du royaume d’Italie. Le prestige de sa haute intelligence et le succès qui avait couronné ses efforts entraînèrent ses collaborateurs à le suivre dans la voie qu’il avait tracée et les y retinrent quand il eut disparu. Mais bientôt une lente désagrégation s’opéra dans leurs rangs. Un fort petit nombre des membres de la droite demeura fidèle aux principes libéraux; le plus grand nombre pencha peu à peu vers la centralisation, l’exagération des attributions de l’État et une partie en arriva à un socialisme d’État plus ou moins déguisé.

L’Allemagne avait vaincu. On ne parlait que de la vertu, de la