Page:Revue des Deux Mondes - 1891 - tome 106.djvu/962

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Les valeurs turques ont subi l’influence générale et se sont négociées à des cours légèrement inférieurs à ceux de juillet. Le 1 pour 100 finit à 18.45, la Banque ottomane a reculé de 10 francs à 553.75. L’Unifiée d’Egypte a fléchi de 2.50, à 485.

Quelques nouvelles un peu moins mauvaises de Buenos-Ayres et l’annonce du vote par le sénat argentin de deux lois visant, l’une la constitution d’une nouvelle Banque nationale, l’autre la suppression du moratorium de trois mois accordé au commerce, ont provoqué à Londres un commencement d’amélioration sur les valeurs de la République Argentine. Le 5 pour 100 1886, qui avait reculé jusqu’à 260 fr., a repris à 290. Les fonds brésiliens sont également en hausse sur les cours de fin juillet. Compensés, le 4 1/2 à 74 et le 4 pour 100 à 69, ils valent aujourd’hui 76.50 et 72.

Nos fonds publics n’ont eu pendant cette première partie du mois d’août que des variations insignifiantes. Les reports ont été à peine rémunérateurs à la liquidation dernière, ainsi que l’on s’y attendait, et une certaine avance se serait probablement produite, si les circonstances extérieures et avant tout la lourdeur du marché de Berlin n’avaient enrayé l’action de cette tendance favorable.

Il faut, d’ailleurs, rappeler cette fois encore que, sans événement grave, la rente française ne saurait baisser, aussi longtemps que se poursuivront les achats de la Caisse des dépôts et consignations. La Caisse a acheté des rentes pour un capital de 18 millions 1/2 en janvier, de 23 en février, de 34 en mars, de 42 en avril, de 41 en mai, de 32 en juin et de 31 en juillet, soit pour les sept premiers mois de l’année un total de 224 millions, ou une moyenne de 32 millions par mois. Si cette proportion est maintenue jusqu’à la fin de l’année, ce qui, jusqu’ici, apparaît probable, la Caisse aura employé en achat de rentes, en 1891, une somme de 384 millions de francs et le portefeuille des Caisses d’épargne, qui atteignait déjà 2,960 millions à la fin de décembre 1890, s’élèvera ainsi à 3,350 millions. Le fonctionnement de ce singulier mécanisme assure la hausse ou tout au moins le maintien des cours de la rente, mais accroît chaque jour les responsabilités de l’État. On ne saurait trop redire, en effet, que les achats de la Caisse des dépôts et consignations ont pour résultat de transformer une dette perpétuelle en une dette à vue, ce qui est absurde au point de vue de la logique économique. La Banque de Paris a reculé de 765 à 750, le Crédit foncier de 1,247.50 à 1,245, le Crédit lyonnais, de 810 à 806.25. Le Suez a repris de 2,767.50 à 2,782.50, le Gaz de 1,415 à 1,437.50. Le Lyon est à 1,475 après 1,485, le Nord à 1,840 après 1,837.50.


Le directeur-gérant : CH. BULOZ.