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Birmingham a conquis avec peine ses franchises communales ; il est naturel qu’elle y soit très attachée ; il est moins naturel, mais d’autant plus heureux qu’elle ait appris, dans les années de lutte, à faire bon usage d’une liberté si péniblement gagnée. Par des lois successives qui sont venues se consolider et se fondre dans l’acte de 1838, la municipalité de Birmingham a successivement assis ses droits, agrandi ses prises, étendu ses privilèges, pour devenir aujourd’hui un véritable petit état qui se gouverne en toute indépendance.

Le gouvernement local de la cité est dans les mains de cinq autorités distinctes : 1° les juges de paix, qui exercent dans les limites de la cité les attributions ordinaires des justices of the peace (appliquant les peines de simple police, ayant un certain contrôle sur l’action de la police locale, sur les prisons, accordant les licences pour les cabarets, les lieux de divertissemens publics) ; — 2° le conseil municipal (town council), en fait l’autorité la plus puissante de toutes ; — 3° le comité des égouts, composé de 22 membres : 2 de ces membres, dont le maire de Birmingham, sont membres de droit ; 11 sont élus par le conseil municipal de Birmingham, et le reste par les comités locaux des paroisses voisines ; ce comité, investi du droit d’emprunter jusqu’à 1 million de francs, est chargé de l’administration en commun des égouts sur toute la surface couverte par les localités représentées ; toutes les eaux sont recueillies et purifiées à la ferme de Saltley ; — 4° le board of guardians, composé de membres élus par les contribuables qui paient 12 livres sterling d’impôt, et chargé de l’application du poor law dans la cité ; — 5° le comité des écoles (school board), composé de 15 membres, élus en vertu de la loi de 1870, par toutes les personnes payant le loyer d’une maison, et chargé des écoles primaires de la cité.

Le conseil municipal est composé de 16 aldermen et de 48 conseillers, à raison de 3 par district, ces derniers élus pour trois ans par toute personne payant le loyer d’une maison, y compris les femmes ; un tiers du conseil est renouvelable chaque année, à raison d’un conseiller par district. Les aldermen sont élus pour six ans par le conseil municipal soit parmi les membres du conseil, soit parmi les citoyens de la ville remplissant certaines conditions. Le maire, élu par le conseil, n’est pas forcément un conseiller. La liste des maires est intéressante à consulter : tous ont été des administrateurs distingués ; je remarque le nom aimé et respecté de sir Thomas Martineau, le neveu de miss Martineau, le descendant d’une famille dei huguenots, réfugiés lors de la révocation de l’édit de Nantes, qui fut réélu trois fois maire, et dont le père occupa, lui aussi, cette haute magistrature. Le conseil municipal actuel