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comme, pour la faire disparaître, il ne suffisait pas du baptême, on découvrait parfois, en les flairant, que tels hauts dignitaires de l’Église étaient de famille juive. Un Allemand raconte qu’un jour, je ne sais quel pèlerin, baisant la mule du pape Pie IX, se releva en disant : E ebreo ! Il l’avait reconnu pour juif à l’odeur. Et, ajoute le narrateur de cette histoire, d’autres personnes ont affirmé que, en effet, les Mastaï étaient de souche juive ; Pie IX lui-même en aurait fait la confidence à des israélites baptisés[1].

Une chose qui, au contraire, ne semble pas une fable, c’est que le juif est particulièrement enclin au mal de notre époque, à la névrose. Le fait a été constaté, dans la plupart des pays de l’Europe, aussi bien qu’aux États-Unis d’Amérique. Le juif est caractérisé par la prédominance du système nerveux sur le système musculaire. C’est là, pourrait-on dire, le principal trait de sa physiologie. Il a peu de muscles et beaucoup de nerfs ; il est tout nerfs, si l’on peut ainsi parler. « Dans ma clientèle parisienne, me disait un médecin français, j’ai souvent eu l’occasion d’en faire la remarque : chez le juif, les émotions semblent plus vives, la sensibilité plus intense, les réactions nerveuses plus rapides et plus profondes. » Le juif est le plus nerveux des hommes, peut-être parce qu’il est le plus « cérébral, » celui qui a vécu le plus de son cerveau. Chez lui, toute la sève vitale semble monter des membres ou du tronc à la tête. Chez lui, en revanche, les cordes nerveuses trop tendues par des vibrations prolongées finissent souvent par se briser ou se fausser. Aussi le juif est-il fort sujet aux troubles des centres nerveux, aux maladies de la moelle, à celles du cerveau surtout[2]. L’équilibre entre les fonctions psychiques et les fonctions de nutrition est souvent rompu. L’aliénation mentale est plus fréquente chez les israélites que chez les chrétiens, catholiques ou protestans. La proportion, aux dépens des juifs, est parfois du double, et parfois du triple au simple[3]. Le fait est d’autant plus frappant que partout, nous l’avons dit, l’israélite est,

  1. M. Gustave Iaeger : Entdeckung der Seele, t. Ier, p. 216-248 (1884). — Cf. Revue des études juives, octobre et décembre 1890, p. 314.
  2. Voyez le Census Bulletin américain, n° 19, décembre 1890, p. 15.
  3. En Prusse et en Danemark, la proportion des aliénés serait deux fois plus forte, et en Bavière trois fois plus forte, parmi les juifs que parmi les chrétiens. (Bulletin de la Société d’anthropologie, 6 novembre 1884, p. 698-700.) — Cf. pour les aliénés épileptiques Enrico Morelli : Intorno al numero e alla distribuzione geografica delle frenopatie in Italia, p. 77. Milan, 1880. (Communication de M. le docteur Gustave Lagueau.)