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parce qu’ils s’exercent sur de plus petits objets. Kt cependant tous ces arts ne demandent pas, chez ceux qui les exercent, moins de science et d’habileté, et ils exigent même fort souvent plus d’imagination et plus de goût. C’est ce dont on se convaincra si l’on termine sa promenade devant les pierres gravées par MM. Lechevrel et François, et si l’on tourne, avant de sortir, autour du Vase en bronze doré, sur les flancs duquel M. Levillain a encadré des épisodes de la vie de Diogène, dans un fourmillement de figures nues et tordues du plus charmant effet décoratif. C’est encore là une œuvre d’art au premier chef.


II.

Par suite de la division en petites galeries du grand salon de sortie, au premier étage, deux salles de la section d’architecture, en communication avec les salles des aquarelles et des pastels, se trouvent désormais sur le passage des visiteurs. Un trop grand nombre de châssis restent encore relégués dans le pourtour de la nef. Néanmoins, cette disposition oblige le public à regarder les envois les plus intéressans, et le plaisir inattendu qu’il y prend l’engage souvent à pousser plus loin sa promenade. Le jury spécial fait preuve d’habileté en ouvrant toutes grandes les portes de sa section à tout ce qui se rattache de près ou de loin à l’architecture ou aux arts qui en dérivent, à tout ce qui peut attirer ou amuser les amateurs et les conduire peu à peu à une étude plus attentive de la construction et de ses lois ; c’est ainsi que plus de la moitié des ouvrages exposés par les architectes sont des relevés à l’aquarelle ou au crayon d’après des édifices de tous les pays ou d’après les œuvres décoratives qu’ils contiennent, fresques, verrières, sculptures, boiseries, meubles. Chaque année, le goût pour les études rétrospectives s’accentue d’une façon marquée, et les salles d’architecture deviennent ainsi une collection de documens pour l’histoire générale de l’art fort utile à consulter. Ces salles deviendraient tout à fait instructives, si l’on se décidait, comme on l’a déjà souvent demandé, à établir dans l’une d’elles une table de lecture sur laquelle on pourrait consulter les livres ou documens se rapportant aux principaux projets, relevés ou restaurations suspendus alentour. Quelques exposans ont déjà pris les devans en attachant au-dessous de leurs cadres un livret explicatif; mais il faudrait procéder par une mesure plus générale. Dans toutes les expositions où ce système a été pratiqué, on s’en est fort bien trouvé. Si, de plus, à certains jours, quelques architectes voulaient bien exposer, dans une causerie familière, l’historique