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MIRABEAU
D’APRES UN LIVRE RÉCENT

DERNIÈRE PARTIE[1]

I. Les Mirabeau, par Louis de Loménie, deuxième partie continuée, par son fils, t. IV et V. Paris, 1891; E. Dentu. — II. Das Leben Mirabeau’s, par Alfred Stern. Berlin, 1889; Siegfried Cronbach. — III. Mirabeau et la Provence, par George Guibal. Paris, 1891 ; Ernest Thorin.


V.

Nous avons laissé Mirabeau, après les journées révolutionnaires des 5 et 6 octobre 1789, inquiet des événemens auxquels on le soupçonnait de n’avoir pas été étranger, plus que jamais désireux de donner des conseils à la cour, convaincu qu’il était seul en état de sauver la royauté et se proposant de faire payer le plus cher possible des services qu’il mesurait aux dangers de la situation. Comme il avait contribué à créer le péril, il en connaissait mieux que personne l’étendue et les remèdes. A force d’insister auprès du comte de La Marck pour que la cour fût informée de ses dispositions, il obtint que son ami fît une démarche, non pas auprès du roi, mais auprès du comte de Provence. La Marck a raconté lui-même ce premier essai de négociation. Après avoir fait demander au prince une entrevue secrète, il fut introduit chez lui dans la nuit du 15 octobre et lui remit un mémoire de Mirabeau, Ce mémoire

  1. Voyez la Revue du 15 mai.