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LE
PHYSIQUE ET LE MENTAL
A PROPOS DE L'HYPNOTISME

I. Gurney, Phantasms of living, les Hallucinations télépathiques. — II. Binet et Féré, le Magnétisme animal. — III. Pierre Janet, l’Automatisme psychologique. — IV. Delbœuf, le Magnétisme animal ; les Effets curatifs de l’hypnotisme. — V. A. Moll, Der Hypnotismus. — VI. Charcot, Maladies du système nerveux. — VII. Ch. Richet, l’Homme et l’Intelligence. — VIII. Liébault, le Sommeil et les États analogues. — IX. Bernheim, De la Suggestion.— X. Liégeois, De la Suggestion hypnotique. — XI. Bonjean, l’Hypnotisme, ses rapports avec le droit et la thérapeutique. — XII. Ochorowitz, la Suggestion mentale. — XIII. Gilles de La Tourette, Hypnotisme. — XIV. Beaunis, Du Somnambulisme provoqué. — XV. Prosper Despine, Étude scientifique sur le somnambulisme. — XVI. Lafontaine, l’Art de magnétiser.

Selon la théorie adoptée par beaucoup de physiologistes et de psychologues, la conscience ne compterait pour rien comme « facteur » dans l’évolution. La composition d’Hamlet, par exemple, était un résultat déterminé par des phénomènes de pure mécanique, où l’unique rôle était joué par certains changemens moléculaires dans le cerveau de Shakspeare. Quand le poète prêtait à son héros l’interrogation tragique : être ou bien ne pas être ? les idées de l’être et du néant, les sentimens d’amour pour la vie et d’horreur pour la mort, les aspirations à une existence éternelle, tout cela était, nous dit-on, de simples « accompagnemens » à l’agitation des molécules cérébrales ; — ces idées et ces sentimens n’ont pas plus coopéré au monologue d’Hamlet que le rayon de l’étoile reflété par la surface de la mer ne détermine la marche de l’étoile. L’histoire de Shakspeare, l’histoire de l’humanité et du