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peut-être pas. Une partie de l’escadre nationale mouillée à Valparaiso a levé le drapeau de l’insurrection et a recueilli à son bord le président du sénat, un certain nombre de membres du congrès. Dès lors, la guerre était déclarée entre l’armée parlementaire et l’armée du gouvernement. C’était le 7 janvier ! La lutte n’a cessé depuis de se dérouler à travers toutes les péripéties.

Qui aura le dernier mot dans cette guerre intestine ? Jusqu’ici rien ne semble bien décisif. Le gouvernement s’est défendu et a réussi tout au moins à se maintenir avec les forces qui lui sont demeurées fidèles. Les insurgés, faute de pouvoir provoquer des mouvemens populaires dans l’intérieur du pays ou prendre position à Valparaiso, se sont dirigés sur les ports du nord qu’ils ont enlevés de vive force et dont ils ont fait leur quartier-général. Ils ont eu quelques avantages dans une série de combats, — le président Balmaceda parle de sept combats sanglans et meurtriers, — qu’ils ont eu à soutenir contre les troupes du gouvernement. En revanche, ils viennent d’être atteints d’un coup sensible. La partie de l’escadre restée fidèle au gouvernement est allée attaquer l’escadre insurgée dans la rade de Caldera et elle a réussi avec ses torpilles à couler bas un beau cuirassé, le Blanco-Encalada, peut-être aussi le Huascar qui était une glorieuse prise de la dernière guerre avec le Pérou. C’est un échec grave pour l’insurrection. On ne sait pas encore si cette dernière action décidera la fin de la lutte. Ce qu’il y a d’évident, c’est que le Chili, le pays pacifique et laborieux, paie de sa prospérité compromise, de son commerce ruiné, de la perte de ses navires, les frais de cette guerre entre des partis acharnés à se détruire, à ensanglanter le sol d’une république demeurée jusqu’ici un exemple dans l’Amérique du Sud.


CH. DE MAZADE.


LE MOUVEMENT FINANCIER DE LA QUINZAINE

Après une longue résistance, la rente française, au cours de cette seconde quinzaine d’avril, a baissé d’une demi-unité. De 95.95, cours du 15 courant, et de 95.05, dernier cours de compensation en date du 1er avril, elle a été ramenée pas à pas à 94.50. L’emprunt, sur lequel a été détaché le 16 un coupon intérimaire de 15 centimes au moment du versement de 15 francs par 3 francs de rente, a fléchi également