Page:Revue des Deux Mondes - 1891 - tome 104.djvu/960

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et les 4 0/0 russes qui se sont avancés d’une demi-unité. La plupart sont restées immobiles comme l’Extérieure ex-coupon, l’Italien, l’Unifiée, le Hongrois. Le 3 pour 100 portugais a reculé de 57 à 56, les fonds argentins ont été de nouveau offerts sur la publication du décret suspendant jusqu’en juin prochain le remboursement des dépôts de la Banque nationale et de la Banque provinciale de Buenos-Ayres. Le détachement du coupon semestriel sur les deux fonds brésiliens, 4 1/2 et 4 0/0, a été accompagné d’un vif mouvement de recul. Le premier vaut environ 74, le second 69.

Les actions de nos grandes compagnies de chemins de fer, la Banque de France, le Gaz et le Suez, restent cotés à leurs cours les plus élevés. Le portefeuille a procédé à quelques réalisations en Banque d’escompte, Banque de Paris, Banque russe et française, Banque transatlantique, Société générale, Banque ottomane.

Le Crédit foncier et le Crédit lyonnais se sont maintenus très fermes sur la bonne impression produite par leurs assemblées. Un vif mouvement de baisse s’est produit sur la Compagnie transatlantique. Le Rio-Tinto a oscillé entre 590 et 598.75.

Sur le marché de Londres, les tendances ont été encore très indécises. D’importans retraits d’or à la Banque d’Angleterre rendent probable une élévation du taux de l’escompte avant la fin d’avril.

Les administrateurs provisoires de la Société de dépôts et de comptes courans ont réuni, le 7 de ce mois, les actionnaires de la société pour leur exposer la situation telle qu’une étude sommaire venait de la révéler et leur soumettre les résolutions que l’état de choses leur paraissait commander. Du long rapport de MM. Moreau et Mercet ressort la démonstration que les affaires sociales étaient compromises depuis plusieurs années et que la responsabilité des administrateurs se trouve engagée dans la série de transactions antistatutaires qui ont frappé la Société de dépôts dans sa prospérité d’abord, finalement dans son existence même. Toutes les ressources ont été successivement immobilisées dans des engagemens pour la plupart sans issue ; un examen attentif du portefeuille a montré que, sur le montant de 80 millions auquel était porté ce chapitre, il n’y avait pas pour plus de 7 à 8 millions de papier banquable.

Dans ces conditions, il était inutile de songer à une prolongation d’existence de la société. Les administrateurs concluaient donc à une mise immédiate en liquidation et à la cession, à une société nouvelle, de l’immeuble et du fonds commercial pour 12 millions de francs (dont 4 pour le fonds commercial). L’assemblée a ratifié ces conclusions et nommé MM. Moreau et Mercet liquidateurs. Les négociations pour la cession d’actif proposée sont sur le point d’aboutir. La conclusion définitive est subordonnée à la reprise préalable, par les administrateurs, d’une partie du portefeuille-titres pour 14 millions