comme un gouvernail pour le diriger. Au reste, il n’existe aucun danger pour l’enfant dans les bousculades et les rencontres, car toutes les glissades se faisant dans le même sens, le choc des traîneaux entre eux est rendu insignifiant par leur déplacement facile. On n’aurait à redouter que les obstacles fixes, tels que les arbres et les murs des maisons. Mais l’enfant, très vite rompu à la manœuvre, évite aisément les obstacles, pourvu qu’il conserve tout son sang-froid. Et c’est justement la qualité qu’il gagne bien vite à ce jeu.
Une société s’est formée à Stockholm pour faciliter aux écoliers toutes les formes des jeux d’hiver. On improvise dans les cours, à l’aide de mottes de gazon et de terre glaise, de grands réservoirs d’eau, profonds de quelques centimètres, que le froid de la nuit transforme en belles nappes de glace ; et les enfans peuvent patiner sans crainte d’accident. Sur la plus belle promenade de la ville, au-dessus du bâtiment de la bibliothèque, une butte a été transformée en glissoire pour les petits traîneaux des enfans et, chaque jour, plus de mille garçons ou filles viennent se laisser couler le long de la pente, sous l’œil d’un surveillant qui dirige les départs.
C’est ainsi que le sport d’hiver vient ajouter à la gymnastique suédoise un complément nécessaire. Ses effets doivent être mis en ligne de compte pour une large part, quand on étudie les résultats si remarquables de l’éducation physique sur la population de Stockholm.
Quand on cherche à introduire en France, sinon la pratique, au moins la notion exacte de la gymnastique médicale, on se heurte à une première difficulté, celle de se faire comprendre. Dans notre pays, la gymnastique médicale n’existe pas, en dehors de certains cas très spéciaux et très peu nombreux. Nous avons bien l’idée qu’on peut, à l’aide de l’exercice musculaire, redresser certaines déviations de la taille, rétablir les fonctions d’une articulation ankylosée, rendre leur force et leur volume à des muscles atrophiés. Nous comprenons, en un mot, qu’on puisse traiter par le mouvement certaines maladies des organes moteurs eux-mêmes ; ce sont les organes les plus solides et les plus grossiers de la machine humaine, et nous ne craignons pas trop pour eux ce « remède violent » qui s’appelle la gymnastique.
Mais notre confiance ne va pas au-delà, et les médecins français ne voient plus aucune indication de l’exercice dès qu’il s’agit des affections médicales proprement dites, des maladies des organes internes. Ils pensent que, dans ce domaine, l’exercice est un agent