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LA
GYMNASTIQUE A STOCKHOLM

Le temps n’est pas encore bien éloigné où une étude sur la gymnastique eût été accueillie avec un dédain peu dissimulé. Mais depuis quelques années les questions relatives à « l’éducation physique » ont fait, peu à peu, leur chemin dans l’esprit du public et commencent à prendre leur place dans les travaux des savans ; si bien qu’il n’est plus possible, aujourd’hui, de s’en désintéresser tout à fait quand on veut se tenir au courant des deux sciences qui tendent le plus à se vulgariser dans notre pays, l’hygiène et la pédagogie.

« On s’est enfin aperçu, nous disait M. Jules Simon au congrès des exercices physiques, que l’esprit a un camarade inséparable, le corps. Or, ce camarade trop dédaigné a fini par devenir malade, et l’on a vu quelle pauvre carrière fournit l’esprit le plus alerte quand il est enchaîné à un valétudinaire incapable de le suivre. » On a donc songé au « malade ; » et, pour qu’il ne devînt pas une entrave à l’activité du compagnon auquel il est si étroitement enchaîné, on a reconnu qu’il lui fallait, aussi bien qu’à l’autre, un exercice régulier. On a proclamé l’urgence des exercices physiques. Il n’est pas besoin de rappeler ici tout ce qui a été fait, ces temps derniers, en vue de propager parmi les jeunes gens le goût de la gymnastique ; il suffit de citer les maîtres éminens qui n’ont pas dédaigné d’attacher leur nom à la cause de l’éducation physique. MM. Marey et Berthelot, de l’Académie des Sciences,