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mouvement et en poursuit la réalisation. Tous les délégués, réunis autour de lui à Sydney, discutent sérieusement à l’heure qu’il est l’organisation qu’ils veulent se donner et qui serait à peu près l’organisation fédérale américaine. Ils ne sont pas encore arrivés à s’entendre sur tous les détails ; ils sont, du moins, d’accord sur un point résumé dernièrement dans un toast de sir Henri Parkes : One peuple, one destiny ! Le nom de la reine Victoria, il est vrai, est toujours inscrit au frontispice de la constitution de ces nouveaux peuples. La suzeraineté anglaise survit et est respectée, pourvu qu’elle reste lointaine et nominale. Ce n’est que le commencement de l’émancipation ; mais qui peut dire désormais qu’il n’y aura pas un jour ou l’autre, dans ces mers lointaines, une république indépendante de plus, fragment détaché de l’empire britannique ?


CH. DE MAZADE.


LE MOUVEMENT FINANCIER DE LA QUINZAINE

Le coupon trimestriel de la rente ancienne 3 pour 100 a été détaché le 16 courant sur le cours de 95.40. Le prix de ce fonds se trouvait ainsi ramené à 94.65. Un certain apaisement des inquiétudes que suggérait l’état du marché de Londres, le départ des chambres, le calme général sur le terrain des affaires internationales, l’attitude satisfaisante du marché du comptant, ont déterminé, malgré le peu d’activité des transactions, une reprise de 30 à 35 centimes sur nos fonds publics. La rente ancienne finit à 95 francs, la nouvelle s’est avancée de 32 centimes à 93.72, l’Amortissable de 55 à 95.95. Ce dernier titre a été coté pendant quelques jours à un prix inférieur de quelques centimes à celui de la rente perpétuelle, si l’on tient compte du coupon à détacher mercredi prochain. L’arbitrage a rétabli dans les derniers jours un écart de 20 centimes entre les deux fonds.

Des efforts ont été faits pour soutenir le prix de la rente nouvelle contre l’effet des réalisations provoquées par l’approche du versement à effectuer le mois prochain, à raison de 15 francs par 3 francs de rente. Il reste toutefois une différence de cours d’environ 1 fr. 30 entre le 3 pour 100 ancien et l’emprunt, qui ne pourront être assimilés qu’après le dernier versement, en juillet 1892.

La rente italienne a été offerte de 94.85 à 94.50. Le nouveau ministère, pour se procurer des fonds, a résolu de remplacer des obligations de chemins de fer qu’il était autorisé à émettre, par des titres de rente,