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comme la plus haute et la plus importante de leur état. Pour les officiers qui sortent des rangs, leur école a été avant tout la pratique : comme ils ont été traités, ils traitent ; ils sont tout naturellement amenés à appliquer les procédés qu’on leur a appliqués à eux-mêmes. Chez certains encore, se réclamant d’une fausse anglomanie, il est de mode de s’envelopper devant ses inférieurs d’une morgue impassible et d’une indifférence impénétrable, ce qui n’est pas, à coup sûr, le moyen d’attirer et de retenir la confiance. De l’ensemble de ces considérations il résulte qu’un corps d’officiers très distingué, laborieux, dévoué à ses devoirs professionnels, a sur l’âme de l’armée une action médiocre, tandis que le corps des officiers russes, par exemple, qui compte des personnalités éminentes, mais dans sa moyenne est, croyons-nous, moins cultivé que le nôtre, exerce sur l’âme de son armée une action immédiate et forte parce qu’il est pénétré de cette idée de patronat, de devoir social, qui fait défaut chez nous.


II.


Mais cette action sociale de l’officier, quelle peut-elle être ? représente-t-elle autre chose qu’une utopie généreuse, une illusion séduisante ? sous quelle forme pratique peut-elle s’exercer ?

Il nous semble entendre déjà les plaisanteries faciles sur la transformation de l’officier en apôtre prêchant à ses hommes l’amour et la paix, au lieu de leur enseigner le tir et l’équitation. Il ne s’agit, est-il besoin de le dire, de rien de semblable : une telle action ne s’exerce pas par des discours et des conférences : elle résulte simplement, mais fatalement, d’un état d’esprit : que les officiers soient convaincus de leur devoir social, qu’ils en portent constamment la préoccupation dans l’exercice de leur profession, et celui-ci, par la seule introduction de ce ferment, apparaîtra transformé, sans perdre ni une exigence ni une sévérité.

Nous ne prétendons pas d’ailleurs que ce soit là une notion nouvelle : leur rôle, bien des officiers déjà l’ont ainsi compris, qui ne sont ni les moins distingués, ni les moins exigeans ; ils fournissent la preuve du bien qui pourrait se faire, si leurs expériences individuelles aboutissaient à une doctrine générale, donnée comme règle et placée à la base de toute éducation militaire.

On s’en convaincra en suivant dans le détail l’application du principe.

Pour la plupart, et des meilleurs, le devoir professionnel rempli et bien rempli, leur tâche est finie.

Avoir la troupe la plus manœuvrière, les effets et le casernement