extraordinaire sur les Topiques et les Elenchi d’Aristote, etc. Il devait en outre avoir fréquenté pendant deux ans, non-seulement les cours dogmatiques, mais les disputes ou argumentations des maîtres et avoir disputé lui-même pendant le même temps dans les écoles. — On voit que cet enseignement était essentiellement logique et dialectique, et combien il était vide de substance et de notions positives. Dès 1275, on compliqua les épreuves, en établissant un examen particulier d’admissibilité et une argumentation ou dispute soutenue avant Noël, sur un sujet de morale, contre un maître régent, en présence des élèves. Dans l’épreuve principale, le déterminant disputait tous les jours jusqu’à la fin du carême, rue du Fouarre, dans les Écoles de sa nation[1]. Ce devait être un étrange spectacle que ces disputes, — nous dirions dans le langage familier de nos classes, ces colles perpétuelles, — soutenues pendant des mois par des écoliers de quatorze ou quinze ans. Elles ne leur déplaisaient pas ; car Platon observait déjà que l’enfant a un goût particulier pour les disputes vaines : il exerce ainsi à vide son instrument cérébral, comme le nouveau-né exerce son appareil musculaire, sans but apparent, ni utilité déterminée. Cependant, nous avons peine à nous figurer ce régime scolastique, cet entraînement perpétuel de l’adolescent vers les subtilités formelles de la dialectique. En fait, cependant, la plupart des jeunes gens, de manière ou d’autre, arrivaient à se dispenser de ce fatigant exercice ; si bien qu’en 1472 on supprima officiellement les disputes du carême. Ce fut vers la même époque que le nom de bachelier se substitua à celui de déterminant. Les études qui précédaient ce premier grade répondaient, en réalité, à notre enseignement secondaire, à cela près que la durée en était plus restreinte et le caractère stérile.
L’adolescent pourvu de son titre était admis à suivre les leçons de la faculté des arts et à continuer l’acquisition des connaissances qui devaient le conduire à obtenir, après vingt et un ans accomplis, la licence, c’est-à-dire la permission d’enseigner (licentia docendi) ; et, plus tard, à être admis à la maîtrise, c’est-à-dire à l’exercice effectif, par ses nouveaux collègues. — Les Facultés de théologie, de droit (décrétistes), de médecine, présentaient des filières analogues.
Les études préparatoires à la licence, données dès lors à l’Université, comprenaient des enseignemens qui se sont partagés depuis entre notre enseignement secondaire et notre enseignement supérieur : par exemple, les mathématiques et l’astronomie.
Les cadres de l’enseignement universitaire, purement logiques
- ↑ L’Université était divisée en nations ou provinces d’origine.