Page:Revue des Deux Mondes - 1891 - tome 103.djvu/72

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LA CAISSE
DES
DÉPOTS ET CONSIGNATIONS

Il y a quelques jours, dans un débat très ardent à la chambre au sujet des caisses d’épargne et de la réduction du taux d’intérêt qui leur est concédé, débat où se sont engagées à la fois presque toutes les illustrations financières du Palais-Bourbon, la Caisse des dépôts et consignations a été attaquée et défendue, non pour ses actes, mais pour son droit même à l’existence, avec une extrême vigueur. Pareil accident lui était déjà advenu il y a plusieurs mois, toujours à cause des caisses d’épargne. L’attention s’est tout à coup portée, avec une nuance marquée de respect, vers cet établissement, aussitôt que le public eut appris qu’il y était conservé et administré pour près de 4 milliards de francs de capitaux et de valeurs. Pour beaucoup, la Caisse des dépôts et consignations n’a jamais été rien de plus qu’un nom vide de signification. Pour ceux-là et pour d’autres aussi qui savent d’une manière générale ce qu’est l’institution, quelques détails sur son caractère et sur ses opérations ne seront peut-être pas sans intérêt.

La Caisse des dépôts et consignations n’est pas une institution de crédit au sens que l’on attache habituellement à ce terme. Elle ne fait aucune opération de banque pour le compte de tiers, ne pratique ni l’escompte commercial ni le prêt sur hypothèque, ne participe à aucune émission. Elle n’a point d’actionnaires, et, bien qu’elle réalise des bénéfices d’une réelle importance, ces bénéfices sont en quelque sorte impersonnels. La plus grande partie en est