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création du musée de Versailles, dont la pensée occupait déjà son esprit, mais que les circonstances ne lui permettaient pas encore d’entreprendre, Loups-Philippe, à la suite de la première exposition, ouverte sous son règne (1831), avait décidé de rendre annuels les Salons qui, jusqu’alors, ne s’étaient succédé qu’à deux ou trois années d’intervalle. Il avait, de plus, prescrit à ses ministres de demander aux chambres les crédits nécessaires, soit pour hâter l’achèvement de l’École des Beaux-Arts, de l’église de la Madeleine, de l’Arc-de-Triomphe de l’Étoile, de quelques autres grands édifices dont la construction avait été commencée sous les gouvernemens précédens, soit pour décorer la Chambre des Députés et l’Hôtel de Ville de peintures relatives à des événemens récens de notre histoire. Quant à l’Académie des Beaux-Arts, lorsque, au commencement de l’année 1831, elle s’était pour la première fois rendue en corps auprès du roi, elle avait reçu de lui l’assurance formelle qu’aucune modification ne serait apportée aux lois qui la régissaient depuis la réorganisation de 1816[1] ; et comme bon nombre des membres présens avaient eu, sous le gouvernement de la restauration, des relations directes avec le prince qui les accueillait en souverain aujourd’hui, celui-ci avait ajouté à sa déclaration officielle l’expression bienveillante et presque familière des souvenirs qu’il gardait en commun avec eux.

Cependant, le membre de l’Académie des Beaux-Arts dont la présence au milieu de ses confrères eût pu le mieux raviver ces souvenirs, le peintre de qui le roi, avant son avènement au trône, avait le plus particulièrement apprécié et le plus souvent employé le talent, Horace Vernet, n’assistait pas à l’entrevue. Il était alors à Rome, où, depuis deux ans, il avait remplacé Guérin comme directeur. de. l’Académie, de France. Jeune encore et déjà universellement célèbre, — entouré d’une famille dont la distinction et la bonne grâce attiraient à la villa Médicis. les Français et les étrangers de. passage à Rome,. et. jusqu’aux membres les plus récalcitrans de la vieille aristocratie romaine[2] ; — enfin, usant, avec une

  1. A partir de cette époque, en effet, jusqu’à la fin du règne de Louis-Philippe, la composition et les attributions de l’Académie des Beaux-Arts demeurèrent telles qu’elles avaient été réglées par l’ordonnance de Louis XVIII. Il en fut de même pour chacune des trois autres Académies. La seule réforme introduite dans l’organisation de l’Institut, — et encore n’y avait-il là qu’un retour à la constitution ! primitive, — fut le rétablissement, en 1832, sous le titre d’Académie des Sciences morales et politiques, de l’ancienne Deuxième Classe, fondée en 1795 et supprimée au bout d’un peu plus de sept ans.
  2. On trouvera, dans les Lettres de Mendelssohn à sa famille, notamment dans celles qui portent les numéros XIX et XXIV, les détails les plus piquans et en même temps les plus exacts sur les habitudes qui régnaient à l’Académie de France sous le directorat de Vernet.