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faiblement, et les places italiennes y aident moins encore, la spéculation y étant ouvertement à la baisse, ce qui peut être avisé, mais n’est pas patriotique.

Les fonds russes ont repris leur marche lente vers le pair. Le 4 pour 100 1880 est à 95. Il n’est pas sans intérêt de faire remarquer qu’il y a trois ans, le 4 pour 100 russe valait 88 fr. et le 4.34 italien le pair et même un peu plus. Le premier fonds a monté de sept unités, le second a baissé d’autant. Il est vrai que la Russie a su se concilier le marché français et que l’Italie a tout fait pour se l’aliéner.

L’Extérieure est en hausse de 3/4 à 73 1/2, dans l’attente d’un emprunt dont le ministre des finances d’Espagne, M. Eguilior, commence à reconnaître la nécessité.

Les fonds turcs se sont cotés en hausse sur le caractère plus précis qu’ont pris en ces derniers jours les bruits de conversion de diverses catégories de la dette publique ottomane. Le principe d’une opération de ce genre a été accueilli avec faveur, sur les marchés financiers, comme le témoignage d’une amélioration sensible du crédit de l’état. Il ne pouvait être sérieusement question d’une refonte de l’ensemble de la dette, opération qui n’eût pas paru suffisamment opportune et qui se fût heurtée à d’insurmontables difficultés. On s’est arrêté à la conversion des obligations privilégiées, émises, en vertu du décret de 1881, au montant de 8,169,980 livres turques, rapportant un intérêt de 5 pour 100 et dotées d’un fonds d’amortissement de 2 pour 100 l’an. L’échange de ces titres contre de nouvelles obligations émises à 80 pour 100, portant un intérêt de 4 pour 100 et remboursables dans un délai plus long, laisserait un bénéfice annuel de 145,000 livres turques.

Reste à établir le mode de répartition de cette économie. On propose d’en affecter la plus grande partie à l’amortissement des emprunts compris dans les catégories B et G de la dette publique. Le reliquat irait au trésor, qui trouverait ainsi dans le succès de l’opération un supplément de recettes dont il paraît avoir grand besoin.

La quinzaine a été bonne pour un certain nombre de titres de banques, sur lesquels l’approche des assemblées générales a rappelé l’attention des capitalistes et un peu aussi des spéculateurs.

La Banque de France a été portée de 4,170 à 4,225, en prévision d’une reprise prochaine des négociations pour le renouvellement du privilège. Le Crédit foncier, sur l’attente de la fixation du dividende de 1889 à 63 francs, s’est avancé de 1,315 à 1,322.50. La Banque de Paris a été relevée de 782.50 à 796.25. Pour un certain temps encore, au moins jusqu’à la dissolution du syndicat, les cours de cette valeur dépendent, dans une assez large mesure, de ceux de la Banque nationale du Brésil. Or ces titres viennent de regagner assez brusquement une trentaine de francs sur l’annonce d’une modification