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POESIE

JUDITH

I


Sous le haut pavillon tendu d’or et de soies,
Dont l’éclat à son front jette un reflet vermeil,
Holopherne, dormant d’un fébrile sommeil,
Rêve à l’heure passée en d’accablantes joies.

Sur son lit large et bas, son corps aux tons bronzés
Repose maintenant dans la paix de sa force
Et ses muscles, saillant aux contours nus du torse,
Vibrent au souvenir des transports apaisés.

Lui que, jusqu’à ce jour, les filles d’Hyrcanie
Ont vainement bercé de leur lente chanson,
Pour la première fois a connu le frisson,
Le long frisson d’amour et l’extase infinie,