Page:Revue des Deux Mondes - 1890 - tome 101.djvu/964

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

87 pour 100, le résultat n’a été que satisfaisant. L’emprunt aurait été deux fois couvert, et la Hollande aurait fourni le plus fort contingent de souscriptions. Un emprunt roumain de 275 millions 5 pour 100, destiné à la conversion du 6 pour 100 de Roumanie, avait été lancé la veille, 8 octobre, à Berlin, et a bien réussi.

L’Italien a baissé de 75 centimes, malgré les efforts qu’ont pu tenter pour le soutenir les banquiers déjà engagés dans les précédentes émissions d’obligations de chemins de fer du royaume. M. Crispi a prononcé à Florence un grand discours où la question financière a été si complètement laissée de côté qu’il a bien fallu comprendre que rien de favorable n’en pouvait être dit. Au dernier moment, la rupture des négociations engagées entre l’Angleterre et l’Italie, relativement à l’occupation de Kassala, est venue encore accentuer la tendance aux réalisations. Les circonstances ne sont donc pas propices à la mise en circulation des cent mille obligations de chemins de fer 4 pour 0/0 de création nouvelle. Le marché de Paris reste fermé à ces titres, et celui de Berlin se dérobe.

Les valeurs turques ont faibli. La cherté de l’argent a fait ajourner les combinaisons sur lesquelles reposait l’espoir d’une prolongation de campagne sur ce groupe de titres. Il a été question d’une entente entre la Banque ottomane et la Banque des Pays Autrichiens pour la constitution d’une grande banque internationale des fonds publics. On sait déjà que l’établissement dirigé par sir Edgar Vincent prépare diverses opérations de conversion de valeurs ottomanes.

Le Portugais reste lourd à 6 1/2. La prolongation de la crise ministérielle révèle l’état de trouble où la solution donnée au conflit anglo-portugais a jeté le pays. Il semble ne pouvoir se trouver ni un ministère, ni une majorité des Cortès pour ratifier cette solution.

Les fonds russes sont demeurés sans changement. Le Hongrois 4 pour 100 a reculé, malgré l’excellente impression produite par la présentation du budget de 1891 et par l’annonce des projets de régularisation du système monétaire de la monarchie.

Les titres de plusieurs institutions de crédit ont fléchi plus ou moins sur les cours de fin septembre : la Banque de Paris de 25 francs à 850, le Crédit lyonnais de 10 francs à 775, le Crédit mobilier de 12.50 à 432.50, le Crédit foncier de 5 à 1,295, la Banque ottomane de 7.50 à 530.

Les actions de nos grandes compagnies ont gardé toute l’avance acquise, le Lyon aux environs de 1,500, le Nord à 1,850. Les Chemins austro-hongrois et espagnols ont reculé de 5 à 10 francs. Les dispositions sont restées bonnes sur la plupart des valeurs industrielles.


Le directeur-gérant : C. BULOZ.