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OLIVIER DE SERRES

SON ROLE DANS LES GUERRES DE RELIGION.

I. Olivier de Serres, seigneur de Pradel, sa vie et ses travaux, par H. Vaschalde, 1886. — II. Olivier de Serres et les Massacres du 2 mars 1873, par M. L’abbé Chenivesse, 1889. — III. Recherches historiques sur Villeneuve-de-Berg, par Mollier. — IV. Olivier de Serres et le Pradel, par Léon Videl.

Le nom d’Olivier de Serres brille d’un éclat si pur qu’il semblerait devoir rester en dehors de toute polémique de nature à y jeter une ombre fâcheuse. Le culte dont il est l’objet chez nous est partagé par les autres nations qui ont profité de l’immense service qu’il a rendu en propageant la culture du mûrier et qui n’ont pas tiré une moindre utilité des préceptes qu’il a tracés pour l’agriculture en général dans un livre traduit en plusieurs langues et réimprimé nombre de fois. Nous acquérions une nouvelle preuve de cette universelle vénération où le caractère de l’homme n’a pas moins de part que ses services effectifs, dans une récente visite que nous faisions au Pradel, ce domaine seigneurial du célèbre agronome. On nous racontait que, quelque temps auparavant, un Anglais, en y mettant le pied, avait baisé la terre, entraîné par la même émotion qui avait saisi Arthur Young, cent ans auparavant, à la vue de ce sol sacré où la science agricole avait pris naissance. Ces démonstrations, que notre goût correct des convenances nous interdit, ne nous déplaisent pas chez des étrangers, et, en nous montrant nous-mêmes moins expansifs, nous ne restons pas froids devant ce qui rappelle une grande mémoire. Nous avions, dans