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LA
FRANCE EN TUNISIE

II.[1]
LE PROTECTORAT. — DE TUNIS A KAIROUAN.


VI. — LE TRAITÉ DE KASR-SAID ET SES CONSÉQUENCES DOUANIÈRES.

La prépondérance de la France en Tunisie, que je signalais dans une précédente étude, se maintint de 1830 à 1881, époque à laquelle notre protectorat fut officiellement établi. Le mérite de cette supériorité revient pour une large part au gouvernement de Louis-Philippe, qui, toutes les fois qu’une flotte turque partait de Constantinople à destination du nord de l’Afrique, envoyait à sa rencontre une flotte française avec mission de protéger le bey contre toute ingérence intempestive. En 1836, l’amiral Hugon, et, en 1837, l’amiral Lalande, avaient mis obstacle, par une démonstration pacifique, à l’entrée de deux escadres du sultan dans le port de La Goulette.

Le jour où le bey concéda à la compagnie de Bône-Guelma la construction de la voie ferrée de Tunis à la frontière algérienne, ligne qui se déroule dans la belle vallée de la Medjerda au milieu d’une végétation splendide d’orangers et de champs bien cultivés,

  1. Voyez la Revue du 1er octobre.