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rentreraient plus dans leurs cantonnemens en hiver, de réduire les impedimenta fabuleux de l’ancienne armée.


En résumé, vers la fin de 1808, les patriotes prussiens n’avaient point obtenu, sur les points qui leur tenaient le plus à cœur, de résultats importans.

La question du recrutement de l’armée n’était point résolue par la décision incomplète qui avait fait disparaître la presse des mercenaires ; et il existait certainement un écart énorme entre les conceptions si vastes qui remplissaient l’esprit des réformateurs, l’envolée de leurs espérances et les maigres ordonnances que le roi avait consenti à signer. Il en était de leur œuvre comme de celle de Stein et de Hardenberg. Leur état d’esprit les préparait admirablement à s’associer à ce mouvement d’idées où les hommes purement politiques, où Stein et Hardenberg s’étaient engagés. Il s’agissait surtout de manifestations par lesquelles ils espéraient créer et développer l’esprit nouveau au sein de la nation prussienne. Les uns et les autres agissaient sous l’empire du même entraînement. Leur pensée dépassait de beaucoup les réalités immédiates et les possibilités pratiques.


V

Toutefois, les réformateurs militaires avaient un but immédiat et direct qui les condamnait, plus que les hommes politiques, à rechercher le résultat prochain. Si idéalistes qu’ils fussent, on retrouvait d’ailleurs chez eux ce mélange caractéristique d’esprit pratique qui distingue si particulièrement la fusion de l’esprit allemand et de l’esprit prussien. Ni Gneisenau, ni Boyen, ni Scharnhorst lui-même, ne restaient dans les nuages. Et la nécessité impérieuse d’une reconstitution aussi prompte que possible de la puissance militaire assurait, en fin de compte, une réalisation prochaine de leurs idées. Tandis que dans le domaine des ordonnances Frédéric-Guillaume III et son entourage refusaient d’accepter leurs doctrines, elles s’imposaient, par la force même des choses, dans le domaine des faits.

Il faut avoir toujours présente à l’esprit la situation du gouvernement prussien à cette date. Lorsqu’on fit à Königsberg le compte des trois premiers mois de 1808, cet État, de moins de 5 millions d’habitans, bien plus réduit en réalité, puisqu’il était confiné sur la rive droite de la Vistule, avait touché 1,450,000 fr. et en avait dépensé 9,700,000 francs. L’ancien corps d’officiers n’existait pour ainsi dire plus. On avait congédié sans regret tout