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sur les fonds d’États étrangers. Les rentes russes 4 pour 100 se sont élevées de 98 à 99 francs et n’ont reculé qu’à 98.65. Le prix du rouble ne cesse de s’améliorer ; il atteint à Berlin 246 marks, soit plus de 300 francs pour 100 roubles or, ce qui signifie que le rouble papier ne perd plus aujourd’hui qu’un peu moins de 25 pour 100 de la valeur du rouble métallique. Cet état de choses et la perspective de fortes exportations de céréales, justifiée par l’aspect excellent des récoltes, ont fait surgir à Saint-Pétersbourg des projets de réformes financières tendant au rétablissement plus ou moins prochain de la circulation sur la base métallique.

Les mêmes causes ont produit les mêmes effets en Autriche-Hongrie, où le prix de la pièce d’or de 20 francs est en baisse constante par rapport au papier, d’où réduction de l’agio et des pertes considérables qu’il infligeait chaque année à des entreprises comme les Chemins Autrichiens et Lombards, obligées de payer l’intérêt de leurs dettes en or, alors qu’elles n’encaissent leurs recettes qu’en papier. Aussi les Chemins autrichiens ont-ils monté de 25 francs en quinze jours à 555 francs, et les lombards de 22.50 à 350 francs. La rente hongroise 4 pour 100, qui, pendant les deux premières semaines, avait déjà monté d’une unité, de 89 à 90 francs, s’est encore avancée de plus d’un point et demi à 91.65. A Vienne et à Pesth aussi, les gouvernemens s’occupent des questions relatives à la suppression du cours forcé du papier-monnaie.

L’Italien se tenait à 95 francs, déjà en hausse de 1 fr. 20 depuis le 2 août. Les acheteurs l’ont encore poussé à 95.50 sur la reprise, à Lucerne, des conférences entre banquiers italiens et banquiers allemands pour la création du Crédit foncier d’Italie. Ces conférences ont abouti à une entente sur la question de principe et sur la fixation du capital. Il reste à régler les détails. La situation financière de la péninsule laisse toujours fort à désirer, et le gouvernement s’est, de plus, engagé dans une lutte directe contre les sociétés irrédentistes.

La banque allemande a recommencé une campagne de hausse sur les valeurs turques. Il est question d’une opération de conversion portant sur les obligations des douanes, et ce bruit seul a suffi pour lancer le mouvement sous la direction de la Banque ottomane. Ce dernier titre a monté de 20 francs à 612.50, le Turc consolidé présente une avance de 0 fr. 35 à 19.25, l’obligation Douane a été portée de 455 à 462.50, la Privilégiée nouvelle 4 pour 100 (admise à partir du 29 août à la cote officielle) de 417.50 à 421.25, l’action des Tabacs de 290 à 307.50.

L’Unifiée n’a pas varié à 491.25. L’Extérieure a été relevée de près d’une unité à 76.40, uniquement sur l’état à peu près stationnaire de l’épidémie dans les provinces infestées. Le 4 pour 100 espagnol ne possède aucune bonne raison intrinsèque de hausse. Mais c’est un