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direction de l’établissement qu’il venait de fonder. D’après ses avis, le conseil-général des Pyrénées-Orientales proposa à la Société de lui céder l’hôpital de Banyuls, à la condition d’y entretenir gratuitement vingt malades du département. Cette offre fut agréée. L’Œuvre prit possession de l’établissement le 1er octobre 1888, et le 7 du même mois, il fut inauguré par M. Monod, directeur de l’Assistance publique.

Le sanatorium de Banyuls s’élève entre la mer et les montagnes. Il est abrité des vents du nord par l’amphithéâtre des Albères, que couronne le Canigou. La température moyenne de l’année est de 1/L degrés, et celle du mois le plus froid (janvier) de 5°5. L’air y est transparent et lumineux, comme sur tout le littoral de la Méditerranée, et le site est admirablement choisi.

L’hôpital lui-même est d’une simplicité élégante. Il se compose de deux grands corps de bâtiment orientés perpendiculairement à la mer, situés à 40 mètres l’un de l’autre, et reliés par deux constructions moins importantes. Au centre est une cour de 2,300 mètres de superficie. Une galerie couverte fait communiquer les différentes parties de l’établissement et facilite le fonctionnement du service. Tout y a été disposé en vue de sa destination et d’après les principes d’hygiène qui régissent aujourd’hui la construction des hôpitaux.

En comptant le prix du terrain, celui des bâtimens et du mobilier, l’hôpital de Banyuls a coûté 328,000 francs. Il compte 206 lits, dont 176 dans les dortoirs et 30 dans l’infirmerie. Sur les 176 lits, 40 sont réservés aux enfans dont les familles peuvent payer la pension ; les 136 autres sont affectés aux enfans secourus par les départemens et les municipalités, les bureaux de bienfaisance et les hospices, les sociétés charitables et les bienfaiteurs. Douze départemens y ont jusqu’ici envoyé leurs petits malades. Du 6 octobre 1888 au 1er novembre 1889, il en est entré 123 et il n’en est mort qu’un seul. La proportion des guérisons a été de 86 pour 100 ; la durée moyenne du traitement, de 227 jours. L’établissement renferme aujourd’hui 131 malades, et sa prospérité est assurée.


V

Pour terminer cette longue revue, il me reste à parler d’un dernier hôpital marin dont la construction s’achève en ce moment sur le littoral méditerranéen, à l’extrémité opposée à celle de Banyuls, et qui me paraît avoir autant d’avenir. C’est le sanatorium de Giens. Il doit son existence au médecin dont j’ai cité le nom, parmi les promoteurs les plus ardens de notre