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composée de tous les membres fondateurs ou sociétaires, se réunit une fois par an, pour entendre les rapports qui lui sont faits par le conseil, sur sa gestion et sur la situation financière de l’œuvre. Elle approuve les comptes, vote le budget, statue sur les questions qui lui sont soumises par le conseil d’administration et procède à son renouvellement partiel.

Les ressources de l’œuvre se composent du prix des journées de malades, dans les hôpitaux qu’elle entretient, des cotisations de ses membres, des souscriptions, des subventions qui lui sont accordées par l’État, les départemens, les communes ou les établissemens de bienfaisance. Elle y joindra les donations et les legs qui lui seront faits, lorsqu’elle aura obtenu la déclaration d’utilité publique[1].

L’Œuvre nationale des hôpitaux marins est déjà sortie de la période de préparation. Elle a contribué à la création de deux établissemens dont l’un est complètement à sa charge et dont l’autre s’est affranchi de sa tutelle. Ce dernier est l’hôpital de Pen-Bron. Il est l’œuvre de M. Fallu. C’est en travaillant à sa création qu’il avait, ainsi que je l’ai dit, conçu la pensée de la société dont je viens de faire l’historique. Dans le cours de sa propagande, il était parvenu à émouvoir et à convaincre les personnes bienfaisantes avec lesquelles ses fonctions le mettaient en rapport ; mais les petites sommes qu’il avait pu réunir de cette façon ne lui permettaient de rien entreprendre encore, lorsqu’au mois de juin 1887, il eut la bonne fortune de se concilier l’appui de Mme Furtado-Heine, qui a, comme chacun le sait, mis depuis longtemps au service des malheureux, sa grande fortune, sa générosité plus grande encore, et à laquelle la ville de Paris doit le magnifique dispensaire dont elle a doté le XIVe arrondissement. Mme Furtado-Heine fit don à M. Pallu d’une somme de 40,000 francs à l’aide de laquelle il put immédiatement réaliser son rêve, car il avait depuis longtemps fait choix de son emplacement.

Sur le littoral de l’Océan, entre l’embouchure de la Loire et celle de la Vilaine, en face du Croisic, s’étend une bande de sable de deux kilomètres de longueur et d’une largeur de cent à deux cents mètres. C’est la presqu’île de Pen-Bron. Elle s’élève de cinq à six mètres au-dessus des plus hautes marées et domine la mer de tous les côtés. Au sud-est, se trouve la baie du Trait ; au nord-ouest, c’est l’Océan. Cette presqu’île, formée par des dunes, offre, sur ses deux versans, des plages de sable fin que la mer recouvre

  1. Tout ce qui concerne l’historique de l’œuvre, ses statuts, la liste de ses membres, ses ressources et son administration est exposé avec détail dans le n° 1 de son Bulletin. Paris, 1888-89.