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PIERRE. BENOIT. NI DIEU NI MAITRE. 849 PIERRE. Quarante-huit ans... C’est jeune encore, pour s’en aller... Il y a quelques semaines, le pauvre diable se croyait encore plein de force et de vie, il parlait de l’avenir à sa femme, à ses enfans... La mort lui semblait lointaine et ne l’effrayait pas, tandis qu’aujour- d’hui... RENOIT. Eh bien? Aujourd’hui, il a peur!

se sent donc touché? 

PIERRE. Oh ! oui, je vous en réponds ! BENOIT. C’est triste ! PIERRE. N’est-ce pas que c’est triste?.. Et rien à faire, pas de traite- ment? BENOIT. Oh! mon Dieu, vous savez, j’ai comme vous, sans doute, es- sayé de bien des choses sans grand résultat... S’il y a chez votre malade les symptômes que vous dites, les douleurs fulgurantes vont arriver un de ces jours... Les jambes se prendront,., puis, des accidens du côté du cœur ou du côté des reins, peut-être même des deux côtés à la fois... Vous savez tout cela aussi bien que moi... PIERRE. Alors... il est perdu? BENOIT. J’ai le regret de vous dire que je le considère comme un homme mort. PIERRE. Moi aussi... Merci, monsieur. BENOIT, lo regardant et à part. Tiens, tiens!.. (Haut.) Puis-je espérer que ma candidature?.. tome c. — 1890. 5fc