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82Ù REVUE DES DEUX MONDES. PIERRE. Affreux, pourquoi ? Est-ce que je t’empêche de croire à ton para- dis, 11101 i (Se tournant vers Jean qui vient d’entrer et lui présente une lettre sur un plateau.) AlloilS, bon, qu’eSt-Ce que C’est que Ça? (Ouvrant la lettre.) Quelque imbécile de malade qui a besoin de moi... (La lisant.) C’est bien cela... Oh ! oh! Une mauvaise pierre dans son sac, celui-là... (a Jean.) Dites que j’y vais !... THÉRÈSE. Tu pourrais peut-être te faire remplacer ; prie M. Valmeyr d’aller voir de quoi il s’agit... Tu dois être épuisé, ce soir. Et puis il fait si froid... Ce n’est pas prudent de sortir... Reste donc, va! VALMEYR. Voulez-vous, mon cher maître, que je vous remplace ? Si le cas est grave, je vous le ferais dire et vous pourriez... PIERRE. Non, non... Il faut que j’aille moi-même... Le devoiravant tout... Ce pauvre diable est peut-être en train de passer l’arme à gauche. Nous devons aller à la maladie et à la mort, nous autres, comme les pompiers vont au feu. C’est l’honneur du métier, ça!.. Bonsoir, mes enlans... (il sort.) ADRIENNE. Monsieur Valmeyr, il me semble que vous avez, mon père et vous, deux conceptions un peu différentes du rôle du médecin en ce monde. VALMEYR. C’est la mienne qui est la bonne, je vous assure. . . (a Thérèse.) Je regrette, madame, que le docteur n’ait pas cru devoir accepter mon ofïre. THÉRÈSE. Oh ! c’est un cœur si noble, si généreux ! Je ne vous remercie pas moins, monsieur. VALMEYR. C’était trop naturel, madame, (il s’incline devant elle et se retire en sa- luant Meynard. M Jauzon et Adrienne sortent avec lui du salon.)