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SU REVUE DES DEUX MONDES. FAVREUIL. Ça, mademoiselle, ça nous regarde, la matière et moi... (a v.irionno.) Votre belle-mère m’a battu froid, tout à l’heure... Est-ce parce que vous êtes restée à dîner avec nous ? ADRIENNE. C’est bien un peu pour cela, je pense. Mais il y a autre chose... Elle prétend que vous me compromettez... J’espère que c’est flat- teur pour vous, de passer aux yeux de ma belle-mère pour un homme encore aussi dangereux ! FAVREUIL. « Encore » est dur, mademoiselle! J’ai le cœur toujours jeune, je vous assure. ADRIENNE. Oui... Je m’en suis aperçue quelquefois... Trop jeune même, cher monsieur. FAVREUIL. N’en accusez que vous, Adrienne, que votre grâce, que le charme répandu sur toute votre personne, que cette taille, que ces yeux... ADRIENNE. Pardon... De quel vin avez-vous bu, ce soir, mon ami? De votre fameux Pontet-Canet 1875, n’est-ce pas? Je le parierais... FAVREUIL. En efïet, mais quel rapport... ADRIENNE. J’ai remarqué que ce vin vous donne un tour d’esprit légèrement madrigalesque... FAVREUIL. C’est une des propriétés du bordeaux, mademoiselle. ADRIENNE. Eh bien! ayez-en dans votre cave,., mais n’en buvez pas trop... les jours où j’aurai le plaisir de vous voir. FAVREUIL , riant. Vous êtes charmante, décidément!.. Ah! ce Valmeyr, ce Val- meyr ! . . ADRIENNE. Eh bien, quoi?