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HALLALI !



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DERNIÈRE PARTIE[1].



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IX.

Frantz était déjà loin. C’est-à-dire qu’il était à Paris, où il mettait ordre à ses affaires avant de se rendre à Nancy pour faire sa demande au père de Marie-Madeleine.

Il ne s’agissait pas là pour lui d’une simple comédie, car il espérait bien fléchir, un jour ou l’autre, la jeune fille. Et, naturellement, la résistance de cette dernière, résistance si honorable et si méritoire, n’avait pas contribué à refroidir son ardeur.

Aussi bien n’avait-il aucun préjugé. Et c’est bien le moins, au reste, que l’on s’exempte des préjugés quand on s’est privé des croyances, — quoique cela n’arrive pas toujours. — Il était donc parfaitement sincère et ferme dans la résolution extrême qu’il avait prise de se mettre au-dessus des conventions bourgeoises dans cette aventure pourtant si essentiellement bourgeoise du mariage. À la vérité, il se serait volontiers passé du sacrement et même de l’office civil qui se célèbre à la mairie. Ce qu’il voulait, c’était Marie-Madeleine. Mais il faut lui rendre cette justice qu’il n’eût pas abusé de la confiance de la jeune fille, et ne se fût pas cru en droit de l’abandonner jamais si elle eût jugé à propos de s’en remettre à sa discrétion. D’ailleurs,

  1. Voyez la Revue du 1er  et du 15 juillet