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présent que lorsqu’il était absent, et lorsqu’il les montait lui-même, ils semblaient y prendre beaucoup de plaisir et en ressentir beaucoup d’orgueil. » Il entrait donc dans l’équitation de Newcastle quelque chose de cette discipline d’amour, propre aux cavaliers d’Athènes, que M. Cherbuliez recommande d’après Xénophon. Oui, mais avec une nuance qui vaut d’être notée. Newcastle est auteur d’un traité d’équitation, intitulé : la Méthode nouvelle de dresser les chevaux si publié avec grand luxe, en 1(558, lorsqu’il vivait encore en exil. Ce traité, qui fut jadis réputé le meilleur du genre, est orné de planches représentant les différens exercices, et parmi ces planches il en est une dessinée par Diepenbach, cet élève de Rubens, à qui nous devons le portrait de la duchesse, qui est d’une composition tout à fait fantastique : « Jupiter et les dieux et déesses, dit M. Jenkins, sont assis dans les nuages, regardant le marquis monté sur Pégase et s’envolant à travers les airs, tandis qu’en bas onze chevaux assis sur leurs hanches, les jambes de devant et les têtes inclinées, lui offrent adoration et soumission. » Ne dirait-on pas un dessin pour un épisode des voyages de Gulliver que Swift a oublié d’écrire ? Quelques vers français épouvantables placés au-dessous de cette planche spirituelle, bredouillent l’explication de cette pantomime religieuse des chevaux qui rappelle celle des indigènes d’Amérique lorsqu’ils aperçurent les Espagnols pour la première fois.


Il monte avec la main, les éperons et gaule,
Le cheval de Pégase qui voile en capriole ;
Il monte si haut qu’il touche de sa tête les cieux ;
Et par ses merveilles ravit en extase les dieux.
Les chevaux corruptibles qui là-bas sur terre sont,
En courbettes demi-airs, terre à terre vont
Avec humilité, soumission et bassesse,
L’adorer comme Dieu auteur de leur adresse.


Il est remarquable que ces vers odieux répètent assez exactement dans leur jargon barbare la description que fait Ben Jonson de Newcastle cavalier, et donnent la même impression sur le mode d’équitation propre à Newcastle, et ce mode d’équitation explique à son tour les attitudes respectueuses des chevaux de la planche de Diepenbach. Cette méthode nouvelle de dressage qu’enseignait Newcastle, c’était la voltige, les cabrioles, les difficultés vaincues, tous les exercices du cirque et du manège, qu’on n’obtient des chevaux qu’après les avoir amenés à mettre toute leur fierté à être esclaves et toute leur adresse à exécuter avec obéissance tout ce que la nature ne leur commande pas. Et voilà pourquoi le cheval dressé par Newcastle, au lieu d’être, comme dans la démocratique