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HALLALI !



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DEUXIÈME PARTIE[1].



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III.

Frantz Réal était un maître, non pas un de ces innombrables « chers maîtres » créés par la platitude ou la niaiserie de certains échotiers et reporters, mais un haut esprit ayant affirmé sa maîtrise en des œuvres, discutées et discutables, à vrai dire, en tout cas puissantes et admirées.

Fils d’un fonctionnaire supérieur de l’Administration des forêts, lequel avait longtemps résidé à Nancy avant d’y prendre sa retraite ; normalien, de par la volonté ou le désir paternel, puis agrégé des classes de philosophie, et enfin chargé de cours à la Faculté de Nancy, Frantz avait quelque temps renforcé cette brillante phalange de jeunes professeurs très modernes, que le goût de plus en plus répandu des hautes études recrute un peu dans tous les milieux aujourd’hui, et à laquelle on ne saurait reprocher qu’un trop évident souci de cacher ou de voiler ses enseignes. La crainte de passer pour de simples régens de collège les empêche d’être franchement ce qu’ils sont ; et, si le public y gagne, quelquefois, lorsqu’ils s’évadent de l’Université, leurs élèves y perdent, presque toujours, dans le cas contraire.

  1. Voyez la Revue du 1er juillet