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dans sa lettre à M. Christophle. Ces recommandations se réfèrent à l’emploi en prêts hypothécaires à court terme des capitaux du capital social et des réserves, à l’attribution des dépenses de publicité au compte des frais généraux et non plus au compte d’amortissement des emprunts, enfin aux modes de calcul adoptés pour l’établissement même de ce compte d’amortissement.

Si ces recommandations du ministre des finances, dont quelques-unes sont excessives par certains côtés, sont rigoureusement suivies par le gouvernement du Crédit foncier, il en pourra résulter, au moins pendant quelques années, une légère diminution du dividende ; mais la situation de l’institution, actuellement très forte, malgré certaines défiances du public qui se dissiperont aisément, deviendra en peu de temps plus forte encore, et les obligations s’élèveront au niveau de prix que doivent atteindre des titres de cette sorte.

La publication du rapport de l’inspecteur général des finances n’est peut-être pas absolument correcte ni conforme aux traditions administratives. Nous estimons cependant que le conseil des ministres a eu raison de l’ordonner, sur la proposition du ministre des finances. Les inconvéniens de la mesure, s’il y en a, ne sauraient être bien graves ; les avantages sont manifestes et considérables. L’opinion publique est mise en possession de tous les élémens d’appréciation et de jugement.

L’action était à 1,240 il y a quinze jours. Elle a baissé un moment à 1,180 et s’est relevée à 1,220. Les obligations sont restées très calmes.

Le gouvernement paraît avoir décidément renoncé à présenter dans cette session le projet de loi pour le renouvellement du privilège de la Banque de France. L’action est bien tenue à 4,150 ex-coupon. Il y a peu de jours a été détaché le dividende du premier semestre de 1890, au montant de 77 francs nets, en légère diminution sur celui de la période correspondante de 1889, qui avait été de 82 francs.

La Banque d’Angleterre a été obligée, par l’étroitesse des règles qui limitent son action, de porter le taux de son escompte de 3 pour 100 à 4 pour 100. La Banque de France, dont l’encaisse est toujours formidable et n’a rien perdu cette semaine, ne songe nullement, cela va de soi, à suivre l’exemple de la Banque d’Angleterre.

L’argent, toutefois, s’annonce plus serré que d’habitude en liquidation. Les fonds internationaux ont donc une tendance assez accusée à fléchir. L’italien a déjà perdu dans cette quinzaine plus d’une unité, à 95.80. Le 4 pour 100 hongrois a été offert, sur les déclarations du ministre de la guerre d’Autriche-Hongrie, général Bauer. On s’occupe cependant à Vienne de nouvelles opérations de conversion et aussi des voies et moyens pour réaliser un jour la reprise des paiemens en espèces. L’Extérieure a reculé de 77.75 à 76.25, malgré le succès de