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trouver dans des conditions où ils ont le champ libre à Zanzibar, dans les contrées fertiles de l’Uganda, dans les régions du Haut-Nil, — où ils peuvent être en relations avec la Mer Rouge, avec Aden et Bombay. Le prix du traité, de la cession d’Héligoland pour l’Angleterre, c’est cette situation, c’est le protectorat de Zanzibar qui lui donne la prépondérance sur cette partie du continent africain, la communication avec l’Egypte. Malheureusement ici s’élève une de ces questions qui rappellent aussitôt ce qu’il y a de violent et d’arbitraire dans ces œuvres de la force. L’Angleterre prétend s’établir à Zanzibar, sans plus de façons. Lord Salisbury, dans une lettre récente à son ambassadeur à Berlin, sir Edward Malet, déclarait même d’un ton plein d’assurance qu’on avait déjà, avec le concours de l’Allemagne, l’assentiment du sultan. Ce sont là des autorités ! Seulement l’Angleterre oublie qu’il y a d’autres traités, qu’il y a déjà bien des années, en 1862, elle a signé avec la France une convention par laquelle les deux puissances, reconnaissant l’intérêt qu’il y avait à maintenir l’indépendance du sultan de Mascate et du sultan de Zanzibar, « s’engageaient réciproquement à respecter l’indépendance de ces deux princes. » Elle oublie ou elle feint d’oublier qu’il y a eu depuis, dans des temps plus récens, un autre traité qui a été signé à Berlin et dont un des articles oblige ceux qui veulent établir un protectorat sur un point du continent africain à en donner notification aux puissances signataires du traité. C’est ce qui a été rappelé l’autre jour dans une de nos chambres par M. le ministre des affaires étrangères, répondant à une interpellation. Ce n’est pas que la France ait le moindre intérêt à créer des difficultés ; mais enfin s’il y a encore une loi internationale, c’est bien le moins qu’on s’y conforme en Afrique comme partout, qu’on n’affecte pas de disposer entre deux puissances et du droit public et des territoires.

Maintenant, ce traité, en dehors du partage de quelques régions africaines et des questions particulières qu’il peut soulever, est-il destiné à prendre une autre signification, une signification plus générale dans les affaires de l’Europe ? L’Angleterre, en liant partie avec l’Allemagne dans les affaires d’Afrique, aurait-elle voulu faire une entrée indirecte, plus ou moins déguisée, plus ou moins avouée dans les combinaisons continentales ? L’acte qu’elle vient de signer avec la chancellerie de Berlin ne serait-il qu’un article d’un pacte secret plus étendu, d’une triple alliance élargie et transformée en vue d’éventualités possibles ? A entendre quelques journaux de Londres, échos de vieux préjugés et dépassions surannées, on pourrait s’y méprendre ; on pourrait croire que le dernier traité serait une sorte de manifestation profondément combinée, que l’Angleterre et l’Allemagne, maintenant qu’elles ont réglé leurs contestations africaines, vont pouvoir marcher ensemble, « la main dans la main, » comme on dit, dans toutes les parties du globe. On dirait même que la convention nouvelle pourrait être une