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la même heure où, de son côté, l’Ordre des Chevaliers du Travail délibère à Saint-Louis et à Pittsburg. Mise en goût par le bill Stanford, l’Alliance des fermiers réclame des remèdes à la situation par voie législative, entre autres une solution brutale de la question hypothécaire au profit du débiteur foncier, et une modification de la constitution. Voici le texte de ses résolutions : « 1° Le vœu est émis qu’un bill soit passé par le congrès, pour répartir entre le débiteur et le créancier hypothécaire une diminution dans la valeur due sur les fermes qui ont été hypothéquées, par suite de la contraction de l’argent monétaire ou par suite d’autres lois injustes ; et cela en proportion de leurs intérêts respectifs au moment de la signature du contrat hypothécaire encore en vigueur ; 2° il est demandé que les sénateurs des États-Unis soient désormais élus directement par le peuple ; 3° nous réclamons l’élection par le suffrage universel de commissaires près des compagnies de chemins de fer, avec pleins pouvoirs pour régler les tarifs de transports comme la loi vient de l’établir dans l’état d’Iowa.

« Nous réclamons en outre qu’un amendement à la constitution de l’état soit soumis à l’approbation populaire, permettant le passage d’une mesure législative, qui aurait pour but d’exempter de taxe les homesteads, habités par leurs propriétaires, et qui frapperait de taxes proportionnelles toute terre acquise dans une intention de spéculation par des non-résidens, des étrangers ou des sociétés, au fur et à mesure de l’augmentation de sa valeur. »

Ces résolutions avaient été précédées de la publication d’un communiqué, lancé par le journal de Kansas-City, en Missouri, qui déchirait tous les voiles, et intitulé : Une nouvelle force politique. « L’Alliance des fermiers du Kansas, était-il dit, a grandi si rapidement, aussi bien en nombre que dans le perfectionnement de son organisation, que désormais elle est devenue un facteur important de la politique locale, comme de celle de l’État. L’organisateur de l’État, M. Jennings, vient de terminer une tournée dans la contrée, durant laquelle il a fondé de nouvelles alliances, et élargi l’action des anciennes. Chaque comté de l’état est désormais organisé : presque tous les fermiers de chaque comté sont membres de l’Alliance. Chaque comté est gouverné par un comité central, qui reçoit ses instructions du comité de l’état ; ce dernier ressort de la convention nationale. L’ordre est devenu exceptionnellement fort par suite de cette organisation perfectionnée.

« Dans les élections locales, desquelles dépendent leurs intérêts directs, les alliances ne prêtent d’ordinaire leur appui qu’aux candidats qui partagent leurs vues et qui adoptent leurs principes.

« Dans les élections de l’état, on a pris le même parti, et on a