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assurés ; tous les enfans sont admis à la consultation, sans distinction de culte. Il y en a passé 51,706 l’an dernier. A côté du beau plan en relief, des tableaux et des dessins relatifs à cette importante création, on remarque avec plaisir une élégante réduction du dispensaire gratuit élevé par M. Ruel pour les entons malades du IVe arrondissement, un dessin de la fondation d’Isaac Pereine à Levallois-Perret, et le plan : en relief de l’asile Notre-Dame-de-Bon-Secours, desservi par les Augustines.

Les dispensaires sont surtout destinés au traitement des maladies du premier âge ; ils se rattachent par conséquent par plus d’un lien aux institutions qui ont pour but la protection de l’enfance et qui sont largement représentées sur l’esplanade des Invalides. Dans le palais de l’hygiène et de l’Assistance publique, on a réuni tout ce qui concerne l’histoire de l’allaitement, du maillot et du couchage. On y a reproduit le vieux tour de l’hospice de Moulins qui porte la date de 1730 ; Tous les hygiénistes réclament le rétablissement de cette institution, qui n’a jamais été abrogée ; mais lorsqu’ils auront obtenu gain de cause, j’espère qu’ils feront choix d’un système un peu moins primitif.

La Société protectrice de l’enfance et la Société de charité maternelle ont également exposé leurs statuts et leurs résultats. Celle des crèches de Paris a mieux fait. Elle a doté la section d’hygiène à l’Exposition d’économie sociale, d’un fort joli petit modèle qui en constitue le plus bel ornement. L’établissement en miniature, protégé par sa cage de verre, représente la grande salle avec ses : berceaux et sa pouponnière, la cuisine, le vestiaire, le vestibule, la salle d’allaitement et les lavabos. De petites poupées fort bien vêtues figurent les enfans avec les femmes qui les assistent. Les visiteuses prennent plaisir à contempler ces petits personnages dans l’exercice de leurs fonctions. Sur les parois de la même salle, sont appendus des plans d’établissemens analogues, et des graphiques représentant le mouvement ascensionnel de l’œuvre, depuis la fondation de la première crèche, à Chaillot, en 1844, jusqu’au moment actuel, où on en compte 61 dans le département de la Seine seulement. Le buste de Firmin Marbeau, le fondateur de cette institution éminemment philanthropique, est exposé dans la même pièce. Il semble sourire au triomphe de ses idées et se réjouir du succès de son œuvre.

Sur un panneau voisin se trouvent les résultats remarquables obtenus par l’œuvre de la Crois-bleue de Genève. C’est, on le sait, la Société de tempérance qui déploie le plus de zèle pour la répression de l’alcoolisme et qui opère le plus de conversions. Fondée le 21 septembre 1877, elle compte aujourd’hui 165 sections et 6,437 membres. A ses côtés la section suisse de la fédération