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ETUDES DIPLOMATIQUES

FIN DU MINISTERE DU MARQUIS D'ARGENSON

II.[1]
AFFAIRES D’ESPAGNE ET D’ITALIE. — PROJET DE CONFÉDÉRATION ITALIENNE.

Je demande aux lecteurs de la Revue la permission d’interrompre ici pour un moment la suite de ce récit pour les entretenir d’un incident qu’il n’est pas sans intérêt de faire connaître, afin que je ne sois pas accusé de m’être volontairement mépris sur le caractère des faits que je vais avoir à rapporter.

Appelé à raconter des actes du gouvernement du roi de Sardaigne, Charles-Emmanuel III, qui sont très diversement appréciés par les historiens italiens et même sévèrement condamnés par plusieurs d’entre eux, j’avais cru ne pas pouvoir me confier exclusivement aux renseignemens tirés des documens de la diplomatie française. Je désirais en contrôler l’exactitude en les comparant avec les documens italiens ayant trait aux mêmes événemens, et je m’étais adressé à la direction supérieure des archives royales de Turin pour obtenir communication des pièces que je croyais de

  1. Voyez la Revue du 15 novembre.