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à la décision prise par l’assemblée du 5 novembre. Les 80,000 actions nouvelles ont été mises en souscription, le 23, et prises intégralement à 530 francs, par les porteurs des 80,000 actions anciennes auxquels était réservé un droit de préférence. Les souscriptions non privilégiées ont atteint un total de 160,000 titres. Il n’a été possible de leur faire aucune répartition. Les actions anciennes ont valu 642.50 au plus haut et restent à 635. Les nouvelles valant 625, les primes réunies des deux titres représentent 230 francs qui viennent atténuer la perte primitive pour le porteur d’actions de l’ancien Comptoir, s’il a eu les moyens de souscrire pour un montant égal au premier et au second capital du Comptoir national.

Le prix de l’action de l’ancien Comptoir s’est lui-même bien amélioré cette semaine et se tient à 132.50, à cause de la conclusion d’un nouvel arrangement entre les liquidateurs et les anciens administrateurs. Ceux-ci offrent une indemnité de 25 1/2 millions pour l’abandon de toutes poursuites par les liquidateurs. Une circulaire de M. Moreau a expliqué aux actionnaires que les gages donnés lors du krach pour les avances faites au Comptoir suffiraient probablement à couvrir tout le passif, et que les 25 1/2 millions d’indemnité ont toute chance de revenir entièrement aux actionnaires. Cette somme représente 156 fr. 25 par action de l’ancien Comptoir. Le projet de transaction sera soumis à une assemblée générale des actionnaires convoquée pour le 28 décembre.

La Banque d’escompte est toujours à 530, quoiqu’elle ait mené à bien pendant cette quinzaine la souscription publique aux 40,000 actions de 500 francs des établissemens Decauville aîné, transformés en société anonyme. L’émission avait lieu au pair.

Le Crédit lyonnais a été offert pendant quelques jours, sur une modification de son bilan faisant disparaître un tiers de la réserve spéciale créée en 1882 pour parer à des pertes éventuelles sur le portefeuille de titres. Cette modification ne pouvant être une cause de baisse, l’action s’est relevée à 690.

Cet établissement, uni au Crédit mobilier espagnol, a émis pour le compte du Gaz de Madrid 53,000 obligations 4 pour 100 destinées à la conversion ou au remboursement des anciens emprunts 5 pour 100 de cette compagnie.

La hausse du cuivre à 49 et 50 livres sterling par tonne a porté le Rio-Tinto au-dessus de 400 francs, ex-coupon de 12 fr. 50. Les journaux anglais ne cessent de dénoncer le caractère factice de ce mouvement et de prévoir, à bref délai, une prompte chute. La hausse, à Paris, semble au contraire inspirée par des argumens sérieux en faveur de la durée probable des prix nouveaux du cuivre.


Le directeur-gérant : C. BULOZ.