Page:Revue des Deux Mondes - 1889 - tome 96.djvu/623

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LES
GRANDS COMITES PARLEMENTAIRES

L'EXPERIENCE DE 1848

La chambre des députés élue le 6 octobre 1889 est à peine réunie qu’on l’invite déjà à entrer dans la voie des agitations et des empiétemens. Une demi-douzaine de députés, MM. de Lanessan, Henry Maret, Siegfried, Bourgeois, Letellier, se sont épris subitement de l’idée de revenir au système des grands comités parlementaires de la première révolution et de 1848. Il paraît que la chambre n’occupe pas, dans les pouvoirs publics, une place assez considérable, et, qu’intéressante victime, elle a besoin de se défendre contre les tendances dominatrices du gouvernement. Il serait nécessaire de grandir ses moyens d’action, d’en faire un gardien plus sévère des prérogatives parlementaires, un surveillant plus vigilant des administrations publiques. On estime en plus que, chargée de renouveler l’ensemble de nos institutions économiques et financières, il lui faut, pour cette œuvre géante, les cent yeux d’Argus et les cent bras de Briarée.

Nous cherchons vainement dans quelles manifestations de l’opinion et dans quels incidens de la dernière législature les auteurs de ces projets ont cru découvrir l’urgence d’une pareille révolution dans l’organisme législatif. Si, dans ces dernières années, on s’est plaint de quelque chose, ce n’est pas, à coup sûr, de