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L'HYGIENE
EN 1889

L’hygiène tient convenablement sa place à l’Exposition universelle, bien qu’elle soit un peu écrasée par les splendeurs qui l’entourent. C’est la première fois qu’elle se produit dans un pareil milieu. Elle s’était jusqu’ici tenue à l’écart de ces grandes exhibitions, dans l’ombre protectrice des congrès scientifiques, loin du redoutable voisinage des arts et de l’industrie, et cette attitude modeste lui avait réussi. Elle lui avait permis de se manifester en dehors de sa sphère habituelle et de faire constater à tout le monde son importance et ses progrès.

Depuis 1876, époque à laquelle s’est ouverte à Bruxelles la première exposition d’hygiène, il y on a eu dix autres, dont l’intérêt est allé en grandissant[1]. Celles de Berlin, de Londres et de Paris en particulier, ont été de véritables révélations. L’effet qu’elles ont produit a contribué, autant que les congrès, à faire avancer les questions relatives à la santé publique ; les médecins y ont trouvé le plus puissant auxiliaire de la propagande à laquelle ils se livrent depuis une vingtaine d’années et qui commence à porter ses fruits. Grâce à elles, l’utilité de l’hygiène est

  1. Gênes (1880), Genève (1882), Berlin (1883), Londres (1884), Paris (1886), Vienne, Le Havre, Varsovie (1887), Rouen (1888).