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souscription, le 14 courant à Berlin, à 250,000 obligations des chemins de Ier d’Italie, garanties par l’État. Le syndicat anglo-allemand, qui a pris au Trésor italien 422,000 de ces titres, n’en offre donc qu’une partie au public. Le cours d’émission est de 291 francs, le revenu net annuel 12 fr. 64, soit du 4.34 pour 100. La souscription est ouverte également en Angleterre, en Belgique, en Hollande et en Suisse. Les achats de rente italienne ont porté ce titre de 94 à 94.60, mais le recul a été immédiat ; on cote 94.10.

L’Extérieure a baissé de 74 1/2 à 74 sur la présentation aux cortès d’un budget dont l’équilibre est trop factice pour faire illusion.

Le Hongrois, le Portugais n’ont pas varié. Le Turc a été porté de 17.10 à 17.50. Il a été détaché un coupon de 10 francs sur l’Unifiée au cours de 474- Ce titre vaut maintenant 460. Il a été détaché également un coupon semestriel sur le 4 pour 100 russe 1880 au cours de 94 1/2 ; dernier cours 92 1/2.

La Banque de Paris a baissé de 10 francs à 843.75 ; le Crédit lyonnais de 5 francs à 693.75, le Crédit mobilier de 6.25 à 482.50.

Le Crédit foncier a gagné 6.25 à 1,300, la Banque d’escompte 8.75 à 533.75.

Sur les Chemins français et nos grandes valeurs industrielles, les affaires ont été très limitées et les cours à peu près immobiles.

Les Autrichiens et les Lombards ont monté d’une dizaine de francs à 527.50 et 288.75.

Malgré cet élan imprimé aux transactions sur notre marché par l’apparition de valeurs nouvelles et par la hâte que mettent les syndicats à profiter d’un concours favorable de circonstances, on n’est pas absolument rassuré, dans les hautes sphères financières, sur la possibilité de soutenir l’allure actuelle.

D’un côté, l’argent reste très cher à Londres, et surtout à Berlin ; à Vienne, la Banque austro-hongroise a dû élever d’un point son taux d’escompte. D’autre part, la situation spéciale du marché berlinois inspire de sérieuses inquiétudes. La spéculation sur valeurs industrielles y commet des exagérations manifestes, et le caractère artificiel, peu solide, de cette hausse est nettement accusé par le fait que les fonds d’états allemands et prussiens ont baissé de deux, trois ou quatre unités depuis l’ouverture de cette période d’engouement pour les valeurs à revenu variable.


Le directeur-gérant : C. BULOZ.